A PROPOS
DE L’ « ENSEIGNE DE GERSAINT »
'intérêt, plus que jamais, s’at-
tache à ce problème do Y En-
seigne \ Faut-il s’en étonner,
puisque, au dire de tous les
biographes de Watteau, nous
sommes bien en présence d’une
œuvre exceptionnelle du maître,
qui suscita dès son apparition
un tel concert d’éloges que,
selon le mot même de Gersaint,
« les plus habiles peintres
vinrent à plusieurs fois pour l’admirer1 2 »?
Depuis que la Gazette des Beaux-Arts a fait la lumière sur la
question, de nombreux arguments sont venus corroborer notre
thèse et, d’autre part, une lecture récente montre à quel degré le
préjugé est indéracinable, lorsqu’il s’est ancré même dans les
meilleurs esprits.
Rendons d’abord justice à Virgile Josz 3. Le premier, il a goûté,
dans le tableau dont il s’agit, ce que cette peinture offre de « très
libre, très franc, très ardent, chaud de l’enfantement, un peu brutal
même ».
1. Y. la livraison précédente de la Gazette des Beaux-Arts, p. 209 et suiv.
2. Ce à quoi Watteau s'était complu, c’est « à un spirituel et chaud pastiche »
des toiles exposées dans la boutique de son ami. A cet égard, la légende de la
gravure d’Aveline est édiliante et véridique :
Watteau dans cette enseigne à la fleur de ses ans
Des Maistres de son Art imite la manière,
Leurs caractères difîérens;
Leur toucher et leur goût composent la matière.
3. Virgile Josz, Watteau. Paris, Soc. du « Mercure de France », 1903, in-18,
p. 441-442.
DE L’ « ENSEIGNE DE GERSAINT »
'intérêt, plus que jamais, s’at-
tache à ce problème do Y En-
seigne \ Faut-il s’en étonner,
puisque, au dire de tous les
biographes de Watteau, nous
sommes bien en présence d’une
œuvre exceptionnelle du maître,
qui suscita dès son apparition
un tel concert d’éloges que,
selon le mot même de Gersaint,
« les plus habiles peintres
vinrent à plusieurs fois pour l’admirer1 2 »?
Depuis que la Gazette des Beaux-Arts a fait la lumière sur la
question, de nombreux arguments sont venus corroborer notre
thèse et, d’autre part, une lecture récente montre à quel degré le
préjugé est indéracinable, lorsqu’il s’est ancré même dans les
meilleurs esprits.
Rendons d’abord justice à Virgile Josz 3. Le premier, il a goûté,
dans le tableau dont il s’agit, ce que cette peinture offre de « très
libre, très franc, très ardent, chaud de l’enfantement, un peu brutal
même ».
1. Y. la livraison précédente de la Gazette des Beaux-Arts, p. 209 et suiv.
2. Ce à quoi Watteau s'était complu, c’est « à un spirituel et chaud pastiche »
des toiles exposées dans la boutique de son ami. A cet égard, la légende de la
gravure d’Aveline est édiliante et véridique :
Watteau dans cette enseigne à la fleur de ses ans
Des Maistres de son Art imite la manière,
Leurs caractères difîérens;
Leur toucher et leur goût composent la matière.
3. Virgile Josz, Watteau. Paris, Soc. du « Mercure de France », 1903, in-18,
p. 441-442.