LA MAISON DU GRECO HT LE NOUVEAU MUSÉE, A TOLÈDE
CORRESP O NDANGE I > E S PA GN E
EXPOSITION D’ŒUVRES DU GRECO
A L’ACADÉMIE SAN FERNANDO, A MADRID
Le lundi 10 mai dernier s’ouvrait à Madrid, dans les salons de l’Académie
San Fernando, une exposition d’œuvres du (ireco. L’inauguration en fut
faite par le roi accompagné du ministre de l’Instruction publique et de
divers membres du gouvernement, que reçut le président de la docte
Compagnie entouré de la plupart de ses collègues. Cette réunion d’ouvrages de
Domenikos Theotokopuli n'est pas la seule que l’on ait vue à Madrid, puisqu’en
1902 le Musée national avait offert à notre admiration soixante et une produc-
tions du maître ; elle n’est pas non plus la plus importante, puisqu’elle ne ren-
ferme que dix-neuf toiles. Mais la réputation de l'artiste n’a fait que croître;
depuis dix ans son nom s'est répandu de tous côtés, il a été universellement
reconnu comme l'initiateur de l’école castillane, et la foule, cette fois dûment
avertie, ne cesse de se presser dans les salons du palais de la Calle de Alcala.
Devant le succès de cette tentative, la première de ce genre, croyons-nous, tentée
par l'Académie San Fernando, on ne peut douter que ses directeurs ne con-
vient dorénavant le public à d’autres fêtes du même genre et ne l’appellent à
venir célébrer chez elle les maîtres nationaux, si peu connus et si dignes de l’être.
Les toiles du Greco qu’hospitalise aujourd’hui l’Académie San Fernando pro-
viennent du musée provincial de Tolède installé dans les bâtiments claustraux
de l’ancien couvent adossé à la noble église de San Juan de los Reyes, édifiée
vers 1477 par les Rois Catholiques Isabelle et Ferdinand en commémoration de la
victoire remportée par eux à Toro sur les Portugais. Jusqu’à l'année dernière
elles se trouvaient dans une -pièce voûtée, sombre et humide, où, déchirées,
tombant en lambeaux, elles menaçaient de s’écailler complètement.
Elles consistent en quatre portraits, une Vue de Tolède, un Christ en croix, et
CORRESP O NDANGE I > E S PA GN E
EXPOSITION D’ŒUVRES DU GRECO
A L’ACADÉMIE SAN FERNANDO, A MADRID
Le lundi 10 mai dernier s’ouvrait à Madrid, dans les salons de l’Académie
San Fernando, une exposition d’œuvres du (ireco. L’inauguration en fut
faite par le roi accompagné du ministre de l’Instruction publique et de
divers membres du gouvernement, que reçut le président de la docte
Compagnie entouré de la plupart de ses collègues. Cette réunion d’ouvrages de
Domenikos Theotokopuli n'est pas la seule que l’on ait vue à Madrid, puisqu’en
1902 le Musée national avait offert à notre admiration soixante et une produc-
tions du maître ; elle n’est pas non plus la plus importante, puisqu’elle ne ren-
ferme que dix-neuf toiles. Mais la réputation de l'artiste n’a fait que croître;
depuis dix ans son nom s'est répandu de tous côtés, il a été universellement
reconnu comme l'initiateur de l’école castillane, et la foule, cette fois dûment
avertie, ne cesse de se presser dans les salons du palais de la Calle de Alcala.
Devant le succès de cette tentative, la première de ce genre, croyons-nous, tentée
par l'Académie San Fernando, on ne peut douter que ses directeurs ne con-
vient dorénavant le public à d’autres fêtes du même genre et ne l’appellent à
venir célébrer chez elle les maîtres nationaux, si peu connus et si dignes de l’être.
Les toiles du Greco qu’hospitalise aujourd’hui l’Académie San Fernando pro-
viennent du musée provincial de Tolède installé dans les bâtiments claustraux
de l’ancien couvent adossé à la noble église de San Juan de los Reyes, édifiée
vers 1477 par les Rois Catholiques Isabelle et Ferdinand en commémoration de la
victoire remportée par eux à Toro sur les Portugais. Jusqu’à l'année dernière
elles se trouvaient dans une -pièce voûtée, sombre et humide, où, déchirées,
tombant en lambeaux, elles menaçaient de s’écailler complètement.
Elles consistent en quatre portraits, une Vue de Tolède, un Christ en croix, et