LES REGENTES ACQUISITIONS
DU DÉPARTEMENT DES PEINTURES AU MUSÉE DU LOUVRE
(1907-1908)
(deuxième article *)
LES PORTRAITS DE CHARDIN
i, le mois dernier, nous avions eu
presque exclusivement l’occasion de
célébrer des dons et legs faits au Louvre,
les acquisitions tiendront désormais
leur place importante parmi les enri-
chissements nouveaux. Les séries fran-
çaises du xvme siècle, en particulier,
quelque note exquise qu’ait pu y ap-
porter un ensemble choisi comme celui
de la donation Maurice Audéoud, par
exemple, n’ont rien reçu qui soitde na-
ture et de taille à rivaliser avec l’acquisition maîtresse de l’année 1907 :
les deux fameux portraits de Chardin. Ce fut ici vraiment l’œuvre
de toute rareté, la fleur exceptionnelle d’un siècle et d’un maître qui .
nous ont habitués cependant aux merveilles. Il fallut sans doute la
payer, comme toute pièce unique en son genre, une somme consi-
dérable, mais qui paraîtra relativement minime, si l’on songe aux
folies réalisées, soit à la vente Cronier, soit lors de la récente dis-
persion à l’amiable de la célèbre collection Rodolphe Kann, ou le
demi-million, sinon même le million entier, fut pour tout ce qui sortait
de pair la cote à peu près courante. La loi de l’offre et de la demande
entraîne fatalement, d’année en année, pour les œuvres d’art, avec 1
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1909, t. I, p. 65.
DU DÉPARTEMENT DES PEINTURES AU MUSÉE DU LOUVRE
(1907-1908)
(deuxième article *)
LES PORTRAITS DE CHARDIN
i, le mois dernier, nous avions eu
presque exclusivement l’occasion de
célébrer des dons et legs faits au Louvre,
les acquisitions tiendront désormais
leur place importante parmi les enri-
chissements nouveaux. Les séries fran-
çaises du xvme siècle, en particulier,
quelque note exquise qu’ait pu y ap-
porter un ensemble choisi comme celui
de la donation Maurice Audéoud, par
exemple, n’ont rien reçu qui soitde na-
ture et de taille à rivaliser avec l’acquisition maîtresse de l’année 1907 :
les deux fameux portraits de Chardin. Ce fut ici vraiment l’œuvre
de toute rareté, la fleur exceptionnelle d’un siècle et d’un maître qui .
nous ont habitués cependant aux merveilles. Il fallut sans doute la
payer, comme toute pièce unique en son genre, une somme consi-
dérable, mais qui paraîtra relativement minime, si l’on songe aux
folies réalisées, soit à la vente Cronier, soit lors de la récente dis-
persion à l’amiable de la célèbre collection Rodolphe Kann, ou le
demi-million, sinon même le million entier, fut pour tout ce qui sortait
de pair la cote à peu près courante. La loi de l’offre et de la demande
entraîne fatalement, d’année en année, pour les œuvres d’art, avec 1
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1909, t. I, p. 65.