THOMAS ROWLANDSON1
Au printemps dernier, le Salon des Humoristes organisait une
rétrospective de la caricature anglaise depuis l’immortel
Hogarth jusqu’au charmant et doux Leech. Cette manifes-
tation, nouvelle quant à son ensemble, fut bien accueillie. Le public
s'intéressa aux œuvres des Gillray, Cruikshank, Rowlandson, Bun-
bury, Woodward et autres, si populaires de leur vivant, et qui
devaient subir, par un singulier retour de fortune, l’indifférence de
leurs proches descendants.
Thomas Rowlandson était représenté par une quarantaine
d’aquarelles et de gravures en couleurs, fraction minime d'une
œuvre énorme, suffisante toutefois pour éveiller l’attention. La viru-
lence de ses satires et la hardiesse de son dessin étonnèrent. Au
reste, toute l’école se signale par une semblable violence d’allure.
Elle attaque, parodie, broie, anathématise sans distinction de caste,
d’âge, de renommée. Partout où il y a des travers et des abus, elle
se dresse mordante, agressive. Son indépendance, gage de sincé-
rité, l’est aussi d’originalité. Si par son esprit révolutionnaire, elle
s’érige en censeur, par sa liberté de facture elle se pose en nova-
trice, et on la voit foncer sur le convenu pour rebâtir à côté, délibé-
rément, sur d’autres bases. Car cette école a un passé; elle n’est point
née spontanément comme certains pourraient le croire. Sans doute,
J. V. sur Rowlandson : Joseph Grego, Rowlandson, the caricaturist, his life,
Works and times, London, 1880, 2 vol. — Graham Everitt, English caricaturists and
graphie humourists, London, 1880. — Thomas Wright (traduction Octave Sachot),
Il stoire de la Caricature et du Grotesque dans la littérature et dans l’art, Garnier
frères, 1902. — Augustin Filon, La Caricature en Angleterre, Hachette, 1902. —
Ernest Chesneau, La Peinture anglaise, Paris (Bibl. de l’Enseignement des Beaux-
Arts). —- Article de Md Selwyn Image dans le Burlington Magazine (octobre
1908).
Au printemps dernier, le Salon des Humoristes organisait une
rétrospective de la caricature anglaise depuis l’immortel
Hogarth jusqu’au charmant et doux Leech. Cette manifes-
tation, nouvelle quant à son ensemble, fut bien accueillie. Le public
s'intéressa aux œuvres des Gillray, Cruikshank, Rowlandson, Bun-
bury, Woodward et autres, si populaires de leur vivant, et qui
devaient subir, par un singulier retour de fortune, l’indifférence de
leurs proches descendants.
Thomas Rowlandson était représenté par une quarantaine
d’aquarelles et de gravures en couleurs, fraction minime d'une
œuvre énorme, suffisante toutefois pour éveiller l’attention. La viru-
lence de ses satires et la hardiesse de son dessin étonnèrent. Au
reste, toute l’école se signale par une semblable violence d’allure.
Elle attaque, parodie, broie, anathématise sans distinction de caste,
d’âge, de renommée. Partout où il y a des travers et des abus, elle
se dresse mordante, agressive. Son indépendance, gage de sincé-
rité, l’est aussi d’originalité. Si par son esprit révolutionnaire, elle
s’érige en censeur, par sa liberté de facture elle se pose en nova-
trice, et on la voit foncer sur le convenu pour rebâtir à côté, délibé-
rément, sur d’autres bases. Car cette école a un passé; elle n’est point
née spontanément comme certains pourraient le croire. Sans doute,
J. V. sur Rowlandson : Joseph Grego, Rowlandson, the caricaturist, his life,
Works and times, London, 1880, 2 vol. — Graham Everitt, English caricaturists and
graphie humourists, London, 1880. — Thomas Wright (traduction Octave Sachot),
Il stoire de la Caricature et du Grotesque dans la littérature et dans l’art, Garnier
frères, 1902. — Augustin Filon, La Caricature en Angleterre, Hachette, 1902. —
Ernest Chesneau, La Peinture anglaise, Paris (Bibl. de l’Enseignement des Beaux-
Arts). —- Article de Md Selwyn Image dans le Burlington Magazine (octobre
1908).