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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 1.1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.24871#0131

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BIBLIOGRAPHIE

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vénitienne ; les peintures qui lui sont attribuées avec certitude ou avec proba-
bilité, sont reproduites dans le texte. Cette étude est suivie de la publication
de tous les documents concernant Jacopo, du catalogue de son œuvre peint et
dessiné, enfin d’une très complète bibliographie. Donc, M. Corrado Ricci a
publié là tout ce qu’on sait sur le maître, et cette étude magistrale rendra
à tous les historiens de l’art les plus grands services. On peut regretter, tou-
tefois, qu’après cette préface si complète et si savante M. Ricci n’ait pas
étudié l’album du Louvre en particulier, n’ait pas analysé chaque dessin,
établi des rapprochements que sa vaste érudition aurait rendus particuliè-
rement intéressants : qu’il se soit borné, en un mot, à nous faire connaître
l’auteur sans analyser l’œuvre. Je sais bien que les hautes fonctions qu’occupe
M. C. Ricci à Rome, ne lui ont pas permis depuis longtemps de venir
feuilleter l’album du Louvre, ce que ses nombreux amis parisiens regretteront,
à tous égards, avec nous.

Les reproductions, dans cet ouvrage, exactes et de la même dimension que
les originaux, ne donnent pas cependant toujours des dessins une idée très fidèle.
Généralement trop sombres, elles alourdissent les traits de plume qui, tracés avec
une encre plus pâle dans les originaux, paraissent plus légers et plus harmonieux.
11 nous eût paru préférable, en outre, de ne pas faire disparaître par des
retouches les plissements du parchemin puisqu’on n’a pu remédier de même à
la déformation des lignes produite par ces plissements. Bien que les encres
soient de tons variés, on ne paraît pas avoir cherché à reproduire les
tonalités des dessins originaux. Enfin, fait plus grave, on a modifié assez
arbitrairement l’ordre des dessins dès la onzième planche, et cela a produit
parfois des confusions tout à fait fâcheuses. C’est ainsi que les planches 48 et 49
sont interverties, ce qui modifie complètement la composition ; la planche 49
devrait être à gauche et la planche 48 adroite : placées ainsi, elles représentent un
chef escorté de soldats se dirigeant vers un monument antique dont les guerriers
abattent les statues. Parfois aussi les deux parties d’un même dessin se développant
sur deux pages sont de deux tons différents, ce qui est regrettable (pl. 102 et 103);
ailleurs, la même composition est coupée et les deux parties reproduites à long
intervalle (pl. 45 et i06) ; enfin, on a reproduit dans le corps du recueil (pl. 31 et 98)
deux dessins qui n’en font pas partie, étant entrés au Louvre en 1878, avec la
collection His de la Salle. Il eût sans doute été préférable de les reporter à la fin
du volume, comme il a été fait pour un troisième dessin de même provenance
représentant un tombeau (pl. 109). Nous pensons que toutes ces imperfections
proviennent de la même cause et qu’elles sont l’effet d’une hâte trop grande.
Cela nous a surpris de la part d’une maison aussi justement célèbre que celle
d’Alinari, pour ses belles et sérieuses publications, pour les services de tous
genres qu’elle rend sans cesse aux artistes et aux savants1.

Le volume de M. Victor Goloubew a été, par contre, lentement préparé. Nous
savons que le jeune et aimable savant russe y travaille depuis de longues années et

1. Depuis la publication de ce premier volume, la maison Alinari a fait, parailre
le second tome reproduisant, dans des conditions à peu près analogues, le livre de
dessins du British Muséum, sans instruction, mais avec un addendum de M. Corrado
Ricci à l’étude du premier volume et une table.
 
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