DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:Doin, Jeanne: Thomas Rowlandson, [1]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24871#0328
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
2 96
teintes, — sa signature en quelque sorte, — on est en droit
de se demander si ce ne fut pas là le frein qui gêna son essor et
réduisit jusqu’à la pénurie ses moyens d’exécution. La cause de
son originalité deviendrait alors la cause même de sa stagnation et
de son précoce déclin.
Comme beaucoup d'artistes, Rowlandson extériorise ses goûts,
ses sentiments. Le jeu et la chasse, ses deux passions maîtresses,
lui inspirent quantité de compositions. Dans ses scènes de la vie
d’un joueur, il éprouve comme le besoin de flageller son vice. Sou-
vent, après une nuit blanche employée à disputer aux cartes l’argent
de son travail, il jette sur le papier, d’un crayon tourmenté et violent,
la scène de pugilat ou de défaite entrevue à travers l’angoisse d’un
va-tout. En voici une vigoureuse : Discussion à la table de jeu. En
voici une autre mouvementée, bruyante, d’un tragique angoissant :
Querelle dans un tripot. En voici encore une autre, mais plus douce
et plus mélancolique : le joueur décavé rentre chez lui exténué, le
cœur malade, les nerfs à vif. La force pour se dévêtir lui faisant
défaut, il abandonne ce soin à deux servantes. L’une lui retire ses
bas, l’autre ses manchettes, pendant qu’une jeune femme dans
l’alcôve se lamente. Rowlandson intitule cette scène: Quatre heures
du matin en ville.
11 lui fait un pendant : Quatre heures du matin à la campagne
montre le lever du chasseur auquel assiste une épouse tendrement
empressée, tableau riant s’opposant au précédent par sa grande
sérénité '.
•i E A N X E DOT X
La suite prochainement.)
expression indifféremment ahurie, et aux contours si spirituels, si animés du des-
sin, une rigidité déplorable. Bluck continuera l’œuvre dévastatrice en aquatin-
tant le cuivre sans art. Toutes les planches subiront de semblables dégâts. Même
observation pour les vues de Londres, autre publication d’Ackermann.
1. Signalons aux amateurs les Cinq scènes de chasse composées en 1787
pour le prince de Galles, série publiée en in-folio, comprenant le Matin, le Ren-
dez-vous, le Laisser-courre, la Mort, le Dîner. Il est très rare de la trouver com-
plète.
Le Gérant : P. Girardot.
PARIS.
IMPRIMERIE PHILIPPE RENOUA R R
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teintes, — sa signature en quelque sorte, — on est en droit
de se demander si ce ne fut pas là le frein qui gêna son essor et
réduisit jusqu’à la pénurie ses moyens d’exécution. La cause de
son originalité deviendrait alors la cause même de sa stagnation et
de son précoce déclin.
Comme beaucoup d'artistes, Rowlandson extériorise ses goûts,
ses sentiments. Le jeu et la chasse, ses deux passions maîtresses,
lui inspirent quantité de compositions. Dans ses scènes de la vie
d’un joueur, il éprouve comme le besoin de flageller son vice. Sou-
vent, après une nuit blanche employée à disputer aux cartes l’argent
de son travail, il jette sur le papier, d’un crayon tourmenté et violent,
la scène de pugilat ou de défaite entrevue à travers l’angoisse d’un
va-tout. En voici une vigoureuse : Discussion à la table de jeu. En
voici une autre mouvementée, bruyante, d’un tragique angoissant :
Querelle dans un tripot. En voici encore une autre, mais plus douce
et plus mélancolique : le joueur décavé rentre chez lui exténué, le
cœur malade, les nerfs à vif. La force pour se dévêtir lui faisant
défaut, il abandonne ce soin à deux servantes. L’une lui retire ses
bas, l’autre ses manchettes, pendant qu’une jeune femme dans
l’alcôve se lamente. Rowlandson intitule cette scène: Quatre heures
du matin en ville.
11 lui fait un pendant : Quatre heures du matin à la campagne
montre le lever du chasseur auquel assiste une épouse tendrement
empressée, tableau riant s’opposant au précédent par sa grande
sérénité '.
•i E A N X E DOT X
La suite prochainement.)
expression indifféremment ahurie, et aux contours si spirituels, si animés du des-
sin, une rigidité déplorable. Bluck continuera l’œuvre dévastatrice en aquatin-
tant le cuivre sans art. Toutes les planches subiront de semblables dégâts. Même
observation pour les vues de Londres, autre publication d’Ackermann.
1. Signalons aux amateurs les Cinq scènes de chasse composées en 1787
pour le prince de Galles, série publiée en in-folio, comprenant le Matin, le Ren-
dez-vous, le Laisser-courre, la Mort, le Dîner. Il est très rare de la trouver com-
plète.
Le Gérant : P. Girardot.
PARIS.
IMPRIMERIE PHILIPPE RENOUA R R