DOI issue:
Nr. 1
DOI article:Blum, André: L' estampe satirique et la caricature en France au XVIIIe siècle, 2
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0087
L’ESTAMPE SATIRIQUE ET LA CARICATURE EN FRANCE 77
Les querelles entre le Parlement et la royauté, ces guerres de
pamphlets et de caricatures, s’interrompirent peu à peu. Mais le
combat entre le clergé et le Parlement était loin d’être apaisé. Il
éclata de nouveau en 1752, à propos de la bulle Unigenitus et des
billets de confession. Certains curés refusaient les derniers sacre-
ments aux mourants qui ne pouvaient produire un billet de confes-
sion signé par un ecclésiastique qui eût adhéré à la bulle Unigenitus.
Le Parlement rendit des arrêts pour obliger les curés à administrer
PROSERPINE ACCOUCHÉ DE MO LIN A, GRAVURE ANONYME DU XVIIIe SIÈCLE
(Musée Carnavalet.)
les malades, et lança des décrets de prise de corps même contre des
évêques.
Le roi, qui désirait que l’on respectât la bulle Unigenitus, en-
conseiller de la Grande Chambre qui les gobe. M. Joly de Fleury, procureur géné-
ral et M. Gilbert, premier avocat général qui portent toujours la parole dans les
affaires importantes, et qui le font avec beaucoup d’esprit et d'éloquence, sont
occupés à dorer les pilules. Les deux autres avocats généraux, M. Joly de Fleury et
M. de Piainmon, fils du chancelier d’Aguesseau, qui sont de jeunes gens,
s’amusent a faire des bouteilles de savon avec des chalumeaux de paille.
« La lre Chambre des enquêtes. — Tous les conseillers sont montés sur des ânes
rouges; M. Thomé, qui estle plus habile, est à la tête et M.[nom laissé en blanc],
qui est toujours du sentiment de Thomé, est à la queue avec un grand fouet et
fait marcher tous les ânes.
Les querelles entre le Parlement et la royauté, ces guerres de
pamphlets et de caricatures, s’interrompirent peu à peu. Mais le
combat entre le clergé et le Parlement était loin d’être apaisé. Il
éclata de nouveau en 1752, à propos de la bulle Unigenitus et des
billets de confession. Certains curés refusaient les derniers sacre-
ments aux mourants qui ne pouvaient produire un billet de confes-
sion signé par un ecclésiastique qui eût adhéré à la bulle Unigenitus.
Le Parlement rendit des arrêts pour obliger les curés à administrer
PROSERPINE ACCOUCHÉ DE MO LIN A, GRAVURE ANONYME DU XVIIIe SIÈCLE
(Musée Carnavalet.)
les malades, et lança des décrets de prise de corps même contre des
évêques.
Le roi, qui désirait que l’on respectât la bulle Unigenitus, en-
conseiller de la Grande Chambre qui les gobe. M. Joly de Fleury, procureur géné-
ral et M. Gilbert, premier avocat général qui portent toujours la parole dans les
affaires importantes, et qui le font avec beaucoup d’esprit et d'éloquence, sont
occupés à dorer les pilules. Les deux autres avocats généraux, M. Joly de Fleury et
M. de Piainmon, fils du chancelier d’Aguesseau, qui sont de jeunes gens,
s’amusent a faire des bouteilles de savon avec des chalumeaux de paille.
« La lre Chambre des enquêtes. — Tous les conseillers sont montés sur des ânes
rouges; M. Thomé, qui estle plus habile, est à la tête et M.[nom laissé en blanc],
qui est toujours du sentiment de Thomé, est à la queue avec un grand fouet et
fait marcher tous les ânes.