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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

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Nr. 2
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Hautecoeur, Louis: L' Académie de Parme et ses concours à la fin du XVIIIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0169

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136

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Titien et le Tintoret. Ce ne sont pas d’autres modèles que se propose
Felice Giani1 dans son Samson et Dalila (1784). Ces essais de couleur
n’ont pas toujours été heureux : pour arriver à l’éclat, ces disciples
lointains des Vénitiens ne savent parvenir qu’à la violence; pour
imiter les ensembles décoratifs où s’agitait la vie, ils s’attardent aux
grandes « machines », aux gestes emphatiques des maniéristes; mais
ce genre était destiné à une mort prochaine.

Le style académique, avec scs poncifs et ses procédés, s’étale
uniformément dans les autres tableaux. Les sujets donnés aux con-
cours de Parme le favorisaient. Classiques ils l’étaient à plus d’un titre.
Ils l'étaient d’abord parce que fréquemment traités. En 1763 Dandré
Bardou, le professeur d’histoire des élèves-protégés,chargé de proposer
des motifs pour la décoration du château de Choisy, indiqua entre
autres La Piété de L. Albinus'1. Dès 1765 les concurrents aux bas-
reliefs à l’Académie de Paris devaient s’inspirer du même récit3, et
en 1731, l’année même où ce sujet fut donné à Parme, Pajou exposait un
dessin, Albinus et les Vestales. Il en est de même de Dédale et Icare :
sans remonter jusqu’à Andrea Sacchi1 il suffit de rappeler que les
Salons français avaient montré un Dédale et Icare do Vassé (1730)
et un autre de Vieil. Parme en 1787 proposa Alexandre cédant à
Apelle la belle Campaspe dont l'artiste s’était épris en peignant son
portrait; c’avait été en 1716 le sujet de réception de Vleughels.
Falconet l’avait traité en bas-relief en 1765, et en 17(87 même Gas-
pare Lundi peignait pour le marquis Lundi un Apelle et Campaspe et
donnait à la favorite d’Alexandre les traits de la Vénus Méclicis '. Le
classicisme ne se piquait pas de découvrir une matière originale.

Classiques, ces sujets l’étaient parce qu’ils appartenaient à
l’antiquité. Si en 1765 on trouve encore un sujet du genre mytho-
logique aimable, Silène endormi, désormais on s’adressera aux
récits de la Grèce ou de Rome6. On recourt surtout au cycle homéro-

1. Cf. sur Giani : G. Antonio Morini, Elorjio di Felice Giani, Faenza, 1823, et
YArte, 1900, t. III, p. 17,

2. Nouvelles Archives de l’art français, 1903, t. XIX, p. 328.

3. Le Breton, Notice sur P. Julien, Paris, 1804.

4. 11 existe deux Dédale et Icare de Sacchi : l’un à Gênes, au Palazzo tîosso,
l’autre à Rome, à la galerie Doria (n° 87).

а. Memorie per le Belle Arti, t. III, p. LV.

б. C’est Alexandre et son médecin (1783), Alexandre et Apelle (1787), La Mort
de Socrate (1781), Dédale et Icare (1790), Camille délivrant Rome des Gaulois (1764),
Hannibal contemplant l’Italie du haut des Alpes (1771), Albinus offrant son char aux
Vestales qui fuient Rome (1773), La Mort de Jules César (1776), Massinissa qui envoie
le poison à Sophonisbe (1777).
 
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