MONSIEUR AUGUSTE
(troisième et
DERNIER ARTICLE1)
e temps a passé sur ces enthou-
siasmes. L’action de M. Auguste,
les œuvres — jamais signées •— de
M. Auguste, sont aujourd’hui ou-
bliées. Quelques-unes, restées dans
la famille des légataires, n’ont pas
encore reçu l’affront de baptêmes
fantaisistes. Mais ce n’est qu’une
affaire de jours. La tentation sera
grande de placer au bas de cer-
taines d’entre elles un nom réputé,
et particulièrement celui de Dela-
croix. Il y avait entre les deux artistes affinités profondes. Aussi,
Delacroix ne dédaignait pas de consulter les études de son ami,
alors que celui-ci interprétait à sa façon celles de l’auteur du Mas-
sacre de Scio.
Et la confusion a pu s’établir parfois chez les mieux renseignés.
Etienne Arago, l’ancien conservateur du musée du Luxembourg,
possédait et admirait beaucoup une peinture très brillante de ton et
précieuse d’effet : des armes, qu’il donnait à Delacroix. Or, un homme
bien placé pour juger, puisqu’il avait vécu dans l’intimité du maître
et que, d’autre part, il n’ignorait rien de M. Auguste dont il avait
vu mainte œuvre, a souvent pensé que la peinture si prisée par
Etienne Arago pouvait être de notre artiste, certaine préciosité de
dessin et une exécution moins nerveuse décelant un faire autre que
celui de Delacroix.
Malgré des similitudes d’autant plus déconcertantes qu’elles
portent généralement sur des notations rapides et non sur des
œuvres définitives où le caractère de l’auteur s’affirme catégori-
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1910, t. I, p. 441, et t. II, p. 31.
IV. —
4° PÉRIODE.
30
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DERNIER ARTICLE1)
e temps a passé sur ces enthou-
siasmes. L’action de M. Auguste,
les œuvres — jamais signées •— de
M. Auguste, sont aujourd’hui ou-
bliées. Quelques-unes, restées dans
la famille des légataires, n’ont pas
encore reçu l’affront de baptêmes
fantaisistes. Mais ce n’est qu’une
affaire de jours. La tentation sera
grande de placer au bas de cer-
taines d’entre elles un nom réputé,
et particulièrement celui de Dela-
croix. Il y avait entre les deux artistes affinités profondes. Aussi,
Delacroix ne dédaignait pas de consulter les études de son ami,
alors que celui-ci interprétait à sa façon celles de l’auteur du Mas-
sacre de Scio.
Et la confusion a pu s’établir parfois chez les mieux renseignés.
Etienne Arago, l’ancien conservateur du musée du Luxembourg,
possédait et admirait beaucoup une peinture très brillante de ton et
précieuse d’effet : des armes, qu’il donnait à Delacroix. Or, un homme
bien placé pour juger, puisqu’il avait vécu dans l’intimité du maître
et que, d’autre part, il n’ignorait rien de M. Auguste dont il avait
vu mainte œuvre, a souvent pensé que la peinture si prisée par
Etienne Arago pouvait être de notre artiste, certaine préciosité de
dessin et une exécution moins nerveuse décelant un faire autre que
celui de Delacroix.
Malgré des similitudes d’autant plus déconcertantes qu’elles
portent généralement sur des notations rapides et non sur des
œuvres définitives où le caractère de l’auteur s’affirme catégori-
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1910, t. I, p. 441, et t. II, p. 31.
IV. —
4° PÉRIODE.
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