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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

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https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0459

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43i

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

ce point, ajouter quelques réflexions à celles de M. Supino. Francesco di Simone
nous intéresse particulièrement parce que, de tous les élèves de Verrocchio, il
a été pour ainsi dire le seul à faire carrière de sculpteur, et l’œuvre de Verroc-
chio ne peut être bien connu et bien délimité que si on peut le séparer très
nettement des œuvres de son élève et trop fidèle imitateur. La distinction n’est
pas difficile à faire, mais on pourrait s’y tromper si Ton ne savait pas que Fran-
cesco di Simone, habile exécutant, ne fut qu’un très médiocre inventeur et ne
fit guère, toute sa vie, que copier les œuvres de son maître. C’est ce que nous
dit d’une façon si évidente le tombeau Tartagni. La comparaison des figures des
Vertus avec celles de la collection de Mmc André, qui sont sans conteste des
originaux de Verrocchio, nous prouve que, même dans ses œuvres les plus impor-
tantes, Francesco di Simone n’était qu’un copiste et un copiste défigurant ce
qu’il copiait. Je crois avoir, il y a quelques années, découvert dans une villa des
Martelli, aux environs de Florence, l’original de la Madone de Verrocchio qui
a été maladroitement reproduite dans le monument Tartagni. Et je voudrais
ajouter aujourd’hui que les anges qui décorent le soubassement du tombeau
sont encore des copies de son maître. Ce sont des œuvres exquises, telles, à
mon sens, que seul Verrocchio a pu les concevoir. Ce sont les chairs potelées
qu’il excelle à reproduire, la souplesse des membres, l’agilité du mouvement, la
finesse et la transparence des draperies, le réalisme des ailes, la minutieuse
étude des rubans et, en tout, une préciosité d’art dont Francesco di Simone n’a
jamais eu la moindre idée. Je conclus de ces considérations que les œuvres de
Francesco di Simone doivent être étudiées avec le plus grand soin, car elles nous
offrent des copies dont quelques-unes nous font connaître des originaux de Ver-
rocchio actuellement perdus L

Revenant au livre de M. Supino, je signalerai les importants documents qu’il
a publiés comme pièces annexes et qui nous montrent toute la richesse des
archives bolonaises encore inexplorées.

MARCEL REYMOND

1. Voir encore sur ce point le tabernacle de Pérouse, et ses belles figures d’anges
debout.

ANGE, DÉTAIL DU SOUBASSEMENT DU TOMBEAU TARTAGNI
PAR FRANCESCO DI SIMONE
(Église Saint-Dominique, Bologne.)
 
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