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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 4.1910

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https://doi.org/10.11588/diglit.24874#0460

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BIBLIOGRAPHIE

N

4 33

LES MONUMENTS D’ART EN DALMATIE
par M. G. Kowalczyk1

i les peuples heureux n’ont pas d’histoire, celle de la Dalmatie est
singulièrement mouvementée. Ce pays a connu les pires fléaux
de la nature, il a souffert de fléaux humains. Si sauvage, si
riant et si fertile, il fut dévasté par la peste, ébranlé par les
tremblements de terre. Sa situation exceptionnelle, au centre
presque du monde antique et médiéval, favorisa son commerce,
mais le livra aux invasions, à toutes les vicissitudes, à la guerre,
aux dominations les plus diverses. C’est sa gloire; c’est sa faiblesse. Il connut
les marins de Grèce, les fastes de l’empire romain, la dissolution du monde
antique, le triomphe de Byzance et les richesses de Venise.

Il importait de protéger un passé si nombreux contre de nouveaux avatars,
et l’histoire aussi bien que l’art sont redevables à M. G. Kowalczyck d’avoir,
par cet ouvrage, conservé avec luxe et fidélité le souvenir de monuments
uniques.

Ce n’est pas que la Dalmatie ait souffert aussi de l’oubli ou de l’injustice des
artistes et des écrivains. Au milieu du xvmc siècle, un architecte anglais,
R. Adam, fixait sur le cuivre les ruines du palais de Dioclétien à Spalato et
donnait un restauration complète de cet édifice; d’où l’intérêt de reproduire
ici ces gravures2. Les travaux d’Eitelberger, de Hauser, de Jackson, de Rivoira, et
surtout de M»1' de Bulitch, constituent une suite précieuse de documents et de
recherches. Le présent ouvrage comprend deux volumes; un premier tome est
consacré à Spalato, Salone etKnin; le second à Zara, Arbe, Sebenico, Traù,
Curzola, Raguse et Cattaro. C’est à Spalato que l’empereur Dioclétien se retirait,
à son abdication, dans un admirable palais : sur toutes les frontières la barbarie
menaçait; au dedans l’ère des révolutions était prête à s’ouvrir. Vaste camp en-
touré de murailles, ce palais garde encore l’aspect d’une forteresse, mais enrichie
des fastes de l’Orient. C’est un vaste rectangle, entouré de murailles, flanqué
aux angles de massives tours carrées; à l’intérieur une vaste cour, devenue le
centre du moderne Spalato, rappelle ce que l’empire romain nous laissa de plus
majestueux. « Placé sur la limite de deux mondes, de l’antiquité romaine finis-
sante et du Moyen âge chrétien et byzantin, il forme entre les deux une naturelle
transition... ». Il démontre et explique l’évolution qui a acheminé l’architecture
romaine vers des principes nouveaux. Sans lui quelque chose nous échapperait
du lien intime qui unit l’art romain du 111e siècle aux premiers essais de l’archi-
tecture chrétienne. A Spalato, pour la première fois en Occident, les arcs appuient
directement leur naissance sur les chapiteaux annonçant la forme d’où sortiront

1. Denkmaeler der Kunst in Dalmatien, von Georg Kowalczyk. Mit einer Einleitung
von Cornélius Gurlitt. Berlin, Verlag fur Kunstwissenchaft, 1910. 2 vol. in-folio, av.
132 héliogravures hors texte.

2. Adam, Buins of the palace of the emperor Diocletian at Spalato in Dalmatia.
London, 17G4.
 
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