L’ESTAMPE SATIRIQUE ET LA CARICATURE EN FRANCE 285
escalier du Louvre le jour du Salon; les tableaux ont débordé
sur le palier; sur les marches de l’escalier deux amateurs con-
versent et empêchent la foule de monter; contre la rampe en fer
forgé se tient un suisse avec une petite hallebarde qui calme d’un
geste les curieux trop pressés1. Le public semble s’intéresser ici aux
arts, et il vient en foule admirer les œuvres du Salon.
Il est vrai que la Lettre sur l’exposition des ouvrages de peinture
LA MUSIQUE BAROQUE INTRODUITE EN FRANCE PAR LES CHATS ITALIENS
GRAVURE ANONYME
(Bibliothèque de l’Arsenal, Paris.)
de l’abbé Le Blanc, publiée en 1747, contient un frontispice qui
s’en prend à certains critiques du Salon. Un tableau que vient de
peindre une femme la palette à la main symbolisant la peinture
humiliée par des censeurs incompétents, est placé devant elle sur
un chevalet. Les connaisseurs se précipitent pour juger cette toile
où sont esquissées les Grâces portant l’Amour. Un silène la regarde
en riant, l’Envie, qui porte des serpents enroulés autour des bras, le
montre du doigt. Un personnage à tête d’àne domine tous ces cen-
seurs par sa voix retentissante. Ce frontispice, gravé par Le Bas,
1. Gosselin, Les Salons de Peinture (Le Monde illustré, l8r mai 1886).
IV. — 4e rÉRIODE.
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escalier du Louvre le jour du Salon; les tableaux ont débordé
sur le palier; sur les marches de l’escalier deux amateurs con-
versent et empêchent la foule de monter; contre la rampe en fer
forgé se tient un suisse avec une petite hallebarde qui calme d’un
geste les curieux trop pressés1. Le public semble s’intéresser ici aux
arts, et il vient en foule admirer les œuvres du Salon.
Il est vrai que la Lettre sur l’exposition des ouvrages de peinture
LA MUSIQUE BAROQUE INTRODUITE EN FRANCE PAR LES CHATS ITALIENS
GRAVURE ANONYME
(Bibliothèque de l’Arsenal, Paris.)
de l’abbé Le Blanc, publiée en 1747, contient un frontispice qui
s’en prend à certains critiques du Salon. Un tableau que vient de
peindre une femme la palette à la main symbolisant la peinture
humiliée par des censeurs incompétents, est placé devant elle sur
un chevalet. Les connaisseurs se précipitent pour juger cette toile
où sont esquissées les Grâces portant l’Amour. Un silène la regarde
en riant, l’Envie, qui porte des serpents enroulés autour des bras, le
montre du doigt. Un personnage à tête d’àne domine tous ces cen-
seurs par sa voix retentissante. Ce frontispice, gravé par Le Bas,
1. Gosselin, Les Salons de Peinture (Le Monde illustré, l8r mai 1886).
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