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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 7.1912

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Doin, Jeanne: William Blake (1757-1827)
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130

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

rappelé avec émotion son enseignement, et, parmi les Préraphaélites,
Rossetti a suivi ses préceptes. Dans les lettres, son influence se
devine chez deux ou trois poètes : telles strophes enflammées de
Swinburne répètent les malédictions à'America *■; et peut-être faut-il
voir en Walt Whitman un de ses fils spirituels. Mais Whitman
a été le démocrate qui s’emploie au bien collectif et immédiat. La
charité de Blake s’étend aux êtres fabuleux, nés de son imagination.
Ses joies et ses transes viennent de l’insaisissable : la lumière
céleste l’éblouit. Au milieu de son trouble, il discerne néanmoins des
vérités d’ordre pratique, comme le rôle social de l’art sur la triste
famille du géant Albion. De ce côté viendra, paraît-il, la rédemption.
Oubliant ses fureurs destructives, il annonce un royaume très
riche et très magnifique où les créatures, unies par un même senti-
ment de dilection, adoreront le noble et le bon. Cette espérance
éclaire, d’une façon inattendue, les dernières années de son apostolat.
Ce prophète, ce révolté, s’humiliait avec la simplicité d’un A-ngelico
devant la perfection intangible.

J E A X N E D 0 I V

1. Swinburne a écrit un Critical Exsay sur Blake, publié à Londres en 1868.

LA MOTTE DE TERRE ET LE CAILLOU
DESSIN PAR W. BLAKE
( « CHANTS DE L'EXPÉRIENCE » )
 
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