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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 7.1912

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Nr. 3
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Malaguzzi Valeri, Francesco: Un intéressant portrait de Charles-Quint
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https://doi.org/10.11588/diglit.24884#0255

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238

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

milieu du siècle passé, et qui, de la galerie Zambeccari, passa en Angleterre.
Ce portrait aurait ensuite servi pour un autre en pied, qui fut détruit après
avoir orné les palais royaux de Bruxelles et de Madrid. Le plus brillant des
portraits de Charles-Quint est celui où Titien le représenta en vêtement de
gala, et qui est maintenant conservé au musée de Madrid. L’empereur est figuré
en pied, coiffé d’une toque, avec un manteau de brocart blanc orné d’un large
col doublé de peau noire, un habit de soie à l’espagnole aux manches d’étoffe
galonnée, avec de nombreux bouillonnés à la mode transalpine, et des culottes
de soie blanche ; un chien est près de lui. Titien fit de ce portrait une copie
qui parvint plus tard à Charles Ier d’Angleterre. Charles-Quint, dans cette
effigie, a la figure encore jeune, la barbe noire, l’œil vif.

Il se fit peindre encore plus tard par l’artiste vénitien; ce portrait bien
connu, conservé au musée de Madrid, le représente à cheval, vêtu d’une riche
armure, la visière du casque levée, la lance dans la main droite, lançant sa
monture au milieu d’une plaine fermée dans le fond par de petites collines et
des groupes d’arbres; selon les historiens, le peintre voulut ainsi représenter
Charles-Quint à la bataille de Mühlberg. Le souverain y a déjà la barbe presque
toute grise, les joues pâles et blêmes, les paupières ridées. De ce célèbre portrait,
on connaît différentes copies anciennes qui sont mentionnées aussi par Crowe et
Cavalcaselle.

Enfin, Titien reproduisit encore Charles-Quint, de grandeur naturelle, assis
dans un fauteuil; il est en vêtement noir orné de riches fourrures, tenant un gant
dans la main ; au fond, un paysage s’aperçoit par une loggia ouverte. Ce tableau,
daté de 1348, est conservé à la Pinacothèque de Munich, et une réplique, — selon
d’autres une copie ancienne, — de moindre grandeur, est à la Galerie de Vienne.
Tous ces portraits furent plusieurs fois reproduits en gravure et en lithographie,
avec des variantes assez importantes, entre autres par Augustino Veneziano en
1585 (Bartsch, 594), par J. van Heyden en contre-partie, par un anonyme que
l'on suppose être Rubens, etc. En 1549, Titien expédia un portrait de l’empe-
reur à Ferrante Gonzague, en le priant de lui procurer le paiement — qui se
faisait attendre — de la pension qui lui avait été attribuée sur le trésor de
Milan. Ce portrait est peut-être celui du musée de Naples : Charles Quint y est
représenté à mi-corps, de trois quarts, vêtu de noir, avec une toque sur la tête
et une lettre dans la main droite. Le tableau provient de la maison Farnèse,
mais des retouches l’ont tellement détérioré, qu’on peut émettre des doutes sur
son attribution à Titien. Au reste, l’empereur y est peint sous un aspect trop
jeune pour qu’il puisse avoir été exécuté dans l’année même où Titien écrivait
à Gonzague : ou bien le portrait fut exécuté auparavant, ou bien ce n’est pas
celui dont il est question dans cette missive, puisque, visiblement, les retouches
qui le défigurent ne s’étendent pas à toute la barbe — qui est encore noire -—
ni à la joue et à l’œil droits.

Charles-Quint fut portraituré encore par un autre artiste italien, Giulio
Gampi, qui brilla de 1522 à 1572. 11 peignit l’empereur quand celui-ci se rendit
à Crémone pour prendre possession de l’État de Milan, comme en témoigne dans
un écrit le frère de Giulio, Antonio Campi. Ce dernier, dans son histoire de Cré-
mone (Cremona fedelissima, etc.), donne un dessin d’après ce portrait : l’empereur
s’y voit tête nue, de trois quarts, dans une armure sur laquelle est rabattue la
 
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