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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 4. Pér. 7.1912

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Nr. 5
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Labande, León-Honoré: Les peintres niçois des XVe et XVIe siècles, 2, Oeuvres de Louis Bréa
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https://doi.org/10.11588/diglit.24884#0413

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388

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

importante que l’Exposition de Nice montre de lui : le retable de
Saint Nicolas, peint en 1500 pour l’église paroissiale de Monaco 1.

Sans doute ce tableau n’est pas signé et l’on n’en a retrouvé ni
le prix-fait ni la quittance; mais nous savons qu’une inscription
portée sur le cadre primitif, aujourd’hui perdu, indiquait son achè-
vement par Louis Bréa le 20 août de l’an du jubilé 1500. Il avait
été commandé par les massiers de l’église pour l’ornement du
maître-autel. Il a été fâcheusement restauré dans les temps
modernes; quelques figures ont été beaucoup trop retouchées.

Il comprend dix-huit compartiments, dont la disposition ne
laisse pas que d’être semblable à celle des tableaux de Durandi et
autres contemporains : deux étages de figures ou de scènes, plus
deux bandes latérales, chacune composée de quatre sujets super-
posés. Tous ces panneaux sont assemblés dans un décor en bois
sculpté, qui n'a pins rien de gothique avec ses rinceaux, têtes
d’enfants, oiseaux à long col et à longues jambes, avant-corps de
dauphins. Le plus grand est réservé au principal personnage :
saint Nicolas, assis dans une chaire verte, vêtu d’ornements épi-
scopaux et bénissant. A sa droite sont en pied saint Etienne et saint
Michel; à sa gauche, saint Laurent et la Madeleine. Dans le haut,
au centre, est le Christ de douleur entre la Vierge et saint Jean, qui
sépare l’ange de la Vierge de l’Annonciation, puis saint Jean-Bap-
tiste et sainte Anne portant la Vierge et l’Enfant. Dans les bandes
latérales, sous des arcs en plein cintre, sont des saints et saintes
plus petits : Dévote, Claire, Bernard, Barbe; —Cécile, Marguerite,
Biaise et Brigitte. Tous les panneaux sont sur fond d’or, sauf les
deux de la Salutation angélique. Les personnages ont un nimbe
formé de cercles, d’ornements ou de lettres en relief; celui des
grands saints du rang inférieur, de l’ange Gabriel et de la Vierge,
présente une inscription absolument comme ceux des figures que
Foppa et Bréa avaient peintes sur le tabernacle de Savone.

Si nous voulions étudier en détail chaque sujet, nous pourrions
établir de nombreuses comparaisons avec les autres tableaux de
Bréa; elles confirmeraient l’authenticité du texte perdu. Qu’il suffise
de faire remarquer que l’aspect général des personnages, avec leur
air grave et réfléchi, avec leurs yeux fixes qui semblent « regarder

1. Sur le retable de saint Nicolas, voir Jolivot, La Renaissance à la Cour de
Monaco, dans Y Annuaire de la Principauté de Monaco de 1882, p. 118 à 124. Une
étude plus complète en a été publiée par l’auteur de ces lignes dans Nice histo-
rique, février 1912, p. 48 à 38.
 
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