LES PEINTRES NIÇOIS DES XVe ET XVIe SIÈCLES 389
en dedans », est bien caractéristique de sa manière; que les visages
des saints Michel, Étienne et Laurent sont traités exactement dans
le même style que le saint Jean de Savone; que celui de la Made-
leine ressemble à la Vierge adorant l’Enfant dans un compartiment
du retable de Y Assomption à Savone; que le Christ de douleur se
retrouve à la même place et presque rendu de la même façon au-
dessus du Baptême du Christ à Taggia, mais sera encore mieux
imité sur la prédelle du ret able de Saint Georges à Montalto; enfin,
que le saint Bernard sera reproduit avec une fidélité scrupuleuse
dans le même tableau, avec
des dimensions plus grandes.
Le coloris du retable de
Saint Nicolas est plus riche
que celui de la Pietà de Ci-
miez; en particulier les rouges
sont plus vifs, les bleus et les
roses sont nuancés avec plus
de variété. Comme il est re-
grettable que plusieurs figures,
par les retouches apportées,
aient acquis de la dureté ! Celle
de la Madeleine paraît avoir
été plus respectée : d'un ton
clair, elle est à peine ambrée
et très délicatement modelée.
Les mains, dont le dessin est fort soigné, s’enlèvent aussi pour la
plupart très claires.
Comme disposition générale, le retable de Monaco faisait prévoir
celui que Louis Bréa exécuta pour l’église paroissiale des Arcs, après
en avoir reçu la commande à Lérins, le 20 mai 1501. Cette dernière
œuvre n’est pas venue à l’Exposition de Nice : l'examen en aurait
cependant été fort agréable, à côté des autres tableaux du même
artiste. Le panneau principal représente la Vierge et l’Enfant; ceux
qui l’accostent dans le bas montrent saint Jean-Baptiste, saint Pierre,
saint Honorât et saint Benoît. A l’étage supérieur, une Crucifixion
est accompagnée des saints Martin, Victor, Sébastien et Marguerite,
montrés jusqu’à mi-jambes. Enfin, sur deux bandes latérales, sont
superposés six petits personnages1. Tout cela est disposé selon
CHRIST DE DOULEUR
DÉTAIL DU RETABLE DE SAINT NICOLAS
PAR LOUIS BRÉA
(Cathédrale de Monaco.)
I. Maurice Raimbault, Notes et documents inédits sur les Beaux-Arts en Provence,
en dedans », est bien caractéristique de sa manière; que les visages
des saints Michel, Étienne et Laurent sont traités exactement dans
le même style que le saint Jean de Savone; que celui de la Made-
leine ressemble à la Vierge adorant l’Enfant dans un compartiment
du retable de Y Assomption à Savone; que le Christ de douleur se
retrouve à la même place et presque rendu de la même façon au-
dessus du Baptême du Christ à Taggia, mais sera encore mieux
imité sur la prédelle du ret able de Saint Georges à Montalto; enfin,
que le saint Bernard sera reproduit avec une fidélité scrupuleuse
dans le même tableau, avec
des dimensions plus grandes.
Le coloris du retable de
Saint Nicolas est plus riche
que celui de la Pietà de Ci-
miez; en particulier les rouges
sont plus vifs, les bleus et les
roses sont nuancés avec plus
de variété. Comme il est re-
grettable que plusieurs figures,
par les retouches apportées,
aient acquis de la dureté ! Celle
de la Madeleine paraît avoir
été plus respectée : d'un ton
clair, elle est à peine ambrée
et très délicatement modelée.
Les mains, dont le dessin est fort soigné, s’enlèvent aussi pour la
plupart très claires.
Comme disposition générale, le retable de Monaco faisait prévoir
celui que Louis Bréa exécuta pour l’église paroissiale des Arcs, après
en avoir reçu la commande à Lérins, le 20 mai 1501. Cette dernière
œuvre n’est pas venue à l’Exposition de Nice : l'examen en aurait
cependant été fort agréable, à côté des autres tableaux du même
artiste. Le panneau principal représente la Vierge et l’Enfant; ceux
qui l’accostent dans le bas montrent saint Jean-Baptiste, saint Pierre,
saint Honorât et saint Benoît. A l’étage supérieur, une Crucifixion
est accompagnée des saints Martin, Victor, Sébastien et Marguerite,
montrés jusqu’à mi-jambes. Enfin, sur deux bandes latérales, sont
superposés six petits personnages1. Tout cela est disposé selon
CHRIST DE DOULEUR
DÉTAIL DU RETABLE DE SAINT NICOLAS
PAR LOUIS BRÉA
(Cathédrale de Monaco.)
I. Maurice Raimbault, Notes et documents inédits sur les Beaux-Arts en Provence,