UN PORTRAIT DE JEAN DES RANDES NOIRES
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Elle est facile à reconnaître déjà dans un portrait de ce prince par le
Bronzino, à la galerie Pitti de Florence. Le découpage en accolade des lames
articulées, les rondelles et leur doublure, la bourguignote que Cosme tient à
la main avec le même dépassant en barbe d’écrevisse, tout concorde de la
façon la plus parfaite. Enfin, et surtout, le décor très particulier de l’armure,
le repoussé du haut des
brassards et des cubi-
tières, la gravure qui
orne le haut du plas-
tron, borde les bandes
du colletin et des bras-
sards, et se retrouve
aussi sur les rondelles,
tout est absolument
semblable.
Un détail va nous per-
mettre de préciser la
date de ce portrait de
Cosme Ier. Le futur
Grand Duc* porte déjà
la Toison d’Or ; or c’est
en i546 qu’il reçut le
collier de l’Ordre, prix
de son alliance avec
Charles-Quint, et ré-
compense de la victoire
qu’il avait remportée à
Montemurlo sur les
Strozzi1 2. Il est à présu-
mer que le portrait fut
fait sitôt après sa nomi-
nation et pour commé-
morer cette distinction
glorieuse. Il avait alors
vingt-sept ans. On ne peut guère supposer le portrait d’une date plus
moderne, car le Duc semble plutôt moins âgé, et d’autre part le collier est
Phot. Ilanfstaengl.
(Musée de Berlin.)
1. Il ne reçut ce titre du pape Pie V qu’en 156g.
2. Il porte dans la série de l’Ordre le n° îgi, et sa nomination, qui suit celle du Duc
d’Albe, précède immédiatement celles d’Albert, duc de Bavière, et d’Emmanuel-Philibert,
duc de Savoie.
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Elle est facile à reconnaître déjà dans un portrait de ce prince par le
Bronzino, à la galerie Pitti de Florence. Le découpage en accolade des lames
articulées, les rondelles et leur doublure, la bourguignote que Cosme tient à
la main avec le même dépassant en barbe d’écrevisse, tout concorde de la
façon la plus parfaite. Enfin, et surtout, le décor très particulier de l’armure,
le repoussé du haut des
brassards et des cubi-
tières, la gravure qui
orne le haut du plas-
tron, borde les bandes
du colletin et des bras-
sards, et se retrouve
aussi sur les rondelles,
tout est absolument
semblable.
Un détail va nous per-
mettre de préciser la
date de ce portrait de
Cosme Ier. Le futur
Grand Duc* porte déjà
la Toison d’Or ; or c’est
en i546 qu’il reçut le
collier de l’Ordre, prix
de son alliance avec
Charles-Quint, et ré-
compense de la victoire
qu’il avait remportée à
Montemurlo sur les
Strozzi1 2. Il est à présu-
mer que le portrait fut
fait sitôt après sa nomi-
nation et pour commé-
morer cette distinction
glorieuse. Il avait alors
vingt-sept ans. On ne peut guère supposer le portrait d’une date plus
moderne, car le Duc semble plutôt moins âgé, et d’autre part le collier est
Phot. Ilanfstaengl.
(Musée de Berlin.)
1. Il ne reçut ce titre du pape Pie V qu’en 156g.
2. Il porte dans la série de l’Ordre le n° îgi, et sa nomination, qui suit celle du Duc
d’Albe, précède immédiatement celles d’Albert, duc de Bavière, et d’Emmanuel-Philibert,
duc de Savoie.