DOI issue:
Nr. 1
DOI article:Marmottan, Paul: Le paysagiste Nicolas-Didier Boguet (1755 - 1839)
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24945#0030
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Plusieurs nouveaux documents inédits sur le paysagiste ont leur place ici.
Tout d’abord une petite invitation de 1796 qui témoigne que Boguet fut
présenté à Bonaparte. Le général en chef, au courant de son talent,lui accorde,
au nom du gouvernement français, une attention spéciale. Et celle-ci se
manifesta par la commande de quatre tableaux d’identique dimension
(rm,64 sur 2m,5o) tous existants et demeurés en la possession de l’Etat encore
aujourd’hui, dont les trois qu’on retrouve à Versailles. Nous donnons sur ces
toiles d’autres détails un peu plus loin. Il s’agit de sujets se rapportant à la
première campagne d’Italie.
En 1796, lorsque Miot est ministre français en Toscane auprès du Grand-
Duc, Boguet reçoit la flatteuse invitation suivante, lors du passage de Bonaparte
à Florence.
« Le Ministre de la République française invite le citoyen Boguet à se rendre à 6
heures précises pour dîner avec le général Bonaparte; il est prié également d’inviter
tous les Français dont il connaîtra les demeures tels que le citoyen Albizzi, Sei-
gneuret. »
F. Miot.
Florence, an V.
Puis, le général en chef lui fait préciser certains points de repère auxquels
il tient. Boguet composa un premier tableau du champ de bataille de Rivoli,
où l'on ne voit comme personnages animés qu’un pâtre et son troupeau de
chèvres. C’est le tableau qui se trouve aujourd’hui au musée de Périgueux
comme dépôt du Louvre auquel il appartenait avant 1876; il n’était pas
exposé et ornait le cabinet d’un attaché de M. de Chennevière. Son coloris
est un peu sombre mais le ciel est lumineux... Les grandes lignes du second
plan ont une belle tenue et n’ont rien de conventionnel.
Au Quartier général, Bologne le 8 Ventôse an V (26 février 1797).
Le Général de division, Chef de l’Etat-Major.
On pense que la vue à prendre pour peindre la bataille de Rivoli doit être de dans
la hauteur du côté de Rivoli au point où était la batterie ayant devant soi de l’autre
côté du ravin, le plateau et Rivoli. Les hauteurs de San Marco et tout le pays jusqu’au
Montebaldo sur la gauche, à droite les hauteurs et les rochers de la rive gauche de
l’Adige. On pourrait faire une seconde vue de l’autre côté de Rivoli en regardant les
hauteurs de Campano.
Les commandants des voitures de l’armée française procureront au citoyen Boguet
toutes les escortes et facilités dont il voudra les requérir pour exécuter l’ordre du
général en chef.
Alexandre Berthier.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Plusieurs nouveaux documents inédits sur le paysagiste ont leur place ici.
Tout d’abord une petite invitation de 1796 qui témoigne que Boguet fut
présenté à Bonaparte. Le général en chef, au courant de son talent,lui accorde,
au nom du gouvernement français, une attention spéciale. Et celle-ci se
manifesta par la commande de quatre tableaux d’identique dimension
(rm,64 sur 2m,5o) tous existants et demeurés en la possession de l’Etat encore
aujourd’hui, dont les trois qu’on retrouve à Versailles. Nous donnons sur ces
toiles d’autres détails un peu plus loin. Il s’agit de sujets se rapportant à la
première campagne d’Italie.
En 1796, lorsque Miot est ministre français en Toscane auprès du Grand-
Duc, Boguet reçoit la flatteuse invitation suivante, lors du passage de Bonaparte
à Florence.
« Le Ministre de la République française invite le citoyen Boguet à se rendre à 6
heures précises pour dîner avec le général Bonaparte; il est prié également d’inviter
tous les Français dont il connaîtra les demeures tels que le citoyen Albizzi, Sei-
gneuret. »
F. Miot.
Florence, an V.
Puis, le général en chef lui fait préciser certains points de repère auxquels
il tient. Boguet composa un premier tableau du champ de bataille de Rivoli,
où l'on ne voit comme personnages animés qu’un pâtre et son troupeau de
chèvres. C’est le tableau qui se trouve aujourd’hui au musée de Périgueux
comme dépôt du Louvre auquel il appartenait avant 1876; il n’était pas
exposé et ornait le cabinet d’un attaché de M. de Chennevière. Son coloris
est un peu sombre mais le ciel est lumineux... Les grandes lignes du second
plan ont une belle tenue et n’ont rien de conventionnel.
Au Quartier général, Bologne le 8 Ventôse an V (26 février 1797).
Le Général de division, Chef de l’Etat-Major.
On pense que la vue à prendre pour peindre la bataille de Rivoli doit être de dans
la hauteur du côté de Rivoli au point où était la batterie ayant devant soi de l’autre
côté du ravin, le plateau et Rivoli. Les hauteurs de San Marco et tout le pays jusqu’au
Montebaldo sur la gauche, à droite les hauteurs et les rochers de la rive gauche de
l’Adige. On pourrait faire une seconde vue de l’autre côté de Rivoli en regardant les
hauteurs de Campano.
Les commandants des voitures de l’armée française procureront au citoyen Boguet
toutes les escortes et facilités dont il voudra les requérir pour exécuter l’ordre du
général en chef.
Alexandre Berthier.