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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 11.1925

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Nr. 1
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Backer, J.-F.: Les tracas judiciaires de Rembrandt, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24945#0072

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Rufio fut si enchanté du tableau, qu’il témoigna le désir d’en avoir le pendant et
encore un autre pour placer entre les deux. Rembrandt acquiesça à cette demande,
et, comme pendant, représenta Alexandre le Grand, élève d’Aristote, dont les leçons
lui avaient inspiré sa grande admiration pour Homère. Le tableau se trouve actuel-
lement à Pétersbourg (Ermitage) et il est connu sous le nom de : Titus, Jils de Rem-
brandt, en Mars (Bode, 419)-

Cette toile fut envoyée à Messine le 3o juillet 1661, sur le navire marchand Groot
Croenenburgh, capitaine : Paulus Garstensen. L’expéditeur Isaack Joosten déclarait,
dans la note des frais qui a été conservée, avoir payé à Rembrandt la somme de
5oo florins pour le tableau. De plus, il mentionnait que le tableau représentant
Homère et destiné par le maître à servir de pièce de milieu devait encore être peint,
mais que la toile avait déjà été achetée, préparée et tendue. Ce dernier tableau, dont
un fragment a été conservé, est actuellement la propriété du Dr A. Bredius qui le
prêta au Mauritshuis de La Haye (Bode, 5a4). Il semble n’avoir été dirigé sur
Messine que vers l’automne de 1662, c’est-à-dire un an environ après1.

Le 18 décembre 1660, la Boedelskamer put annoncer que la vente de la maison
était « liquidée et l’ordre donné de dresser l’acte d’acquit » (Urk. 187) de sorte
que, selon toute vraisemblance, très peu de temps après Rembrandt aura quitté sa
maison de la Jodenbreestraat, pour aller avec sa famille occuper sa nouvelle demeure
llozengracht n° i8/J.

De différents côtés, on a supposé dans les derniers temps et en se fondant d’ailleurs
sur des données très admissibles, qu’à la fin du mois de juillet 1661, Rembrandt
s’est embarqué pour l’Angleterre, où il aurait séjourné cinq ou six mois.

La principale preuve semble avoir été trouvée dans un dessin de Rembrandt sans
date, actuellement au Cabinet des Estampes de Berlin(Hofstede de Groot, Die Hand-
zeichnungen Rembrandts, 1906, n" 170), et représentant une vue de l’église Saint-
Paul de Londres, devenue la proie des flammes en 1666. On s’est aussi appuyé sur
un autre dessin sans date, représentant un sujet analogue, mais d’un caractère plus
topographique, attribué à Rembrandt et conservé dans la collection Albertina, à Vienne.

Entre temps, on découvrit deux dessins du maître signés de sa propre main :
Rembrandt f. i64o, reproduisant la cathédrale de Saint-Albans, petite ville située
entre Harwich et Londres, ainsi qu’une vue du Château de Windsor. Sauf quelques
légères modifications, Rembrandt s’en est tenu à l’architecture du château, vu du
Sud-Ouest.

Dernièrement, M. A.-M. Hind, adjoint à la Section des Estampes du British
Muséum, a publié une petite étude qui a mis fin à cette longue discussion. Après
avoir comparé le style du dessin qui reproduit le château de Windsor au dessin plus
topographique de l’église Saint-Paul, faisant partie de l’Albertina de Vienne,
M. Hind conclut que, sans aucun doute, ce dernier dessin est également dû à Rem-
brandt. L’artiste s’en serait servi plus tard pour exécuter le dessin conservé à Berlin,
de sorte qu’on peut affirmer, à l’heure actuelle, que le voyage de Rembrandt en

1. Corrado Ricci, Rembrandt in Ilalia, Milano, 1918.
 
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