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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 11.1925

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Nr. 1
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Backer, J.-F.: Les tracas judiciaires de Rembrandt, [4]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24945#0074

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56

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Samuel Geirinx avait avancé une certaine somme à Rembrandt lorsque ce dernier
se trouvait à court d’argent. Il paya pour lui, notamment en i65o-i655, les contri-
butions municipales du 8e denier, l’impôt sur les loyers ainsi que les « droits de
seau et de voirie », destinés à couvrir les frais d’incendie et de pavage des rues, soit
une somme totale de 175 fl., 55 et dont Rembrandt lui avait remis quittance
(Urk. 187). Dès cette époque, il traita avec Rembrandt au sujet d’une transmission
éventuelle de la maison. A la première venteaux enchères, le Ier février i658, et à la
seconde, le 18 janvier 1659, il trouva probablement les sommes demandées, res-
pectivement i3 6oo et 12000 florins, un peu trop élevées pour lui. L’offre ne fut
cependant pas acceptée par suite de l’opposition mise par Louys Crayers, en sa
qualité de tuteur de Titus. Lors de la première vente aux enchères, Lieven Simonsz.
Kelle, cordonnier de son métier et beau-frère de Samuel Geirinx, semble avoir offert
de la part de ce dernier, une somme de 11 218 florins ; Samuel Geirinx était lui-
même « garant et co-intéressé », et un certain Daniel Fontyn « simple garant »,
c’est-à-dire ayant le bénéfice de division et de discussion. La maison lui fut attri-
buée à la fin pour ce prix. L’argent, qu’il avait avancé, lui fut remboursé en une
somme prise sur ce que la maison avait rapporté (Urk. 187).

Les acheteurs firent reconstruire la maison en 1662 (Oud-Iiolland, 1914, p. 262).
Le pignon à gradins fut remplacé par une corniche à fronton ; on divisa le bâtiment
en deux parties, et ce fut le commencement du gâchis apporté dans une habitation
destinée à loger quatre ou cinq familles. L’état de la maison n’avait subi aucun
changement en 1906, lorsque l’immeuble fut acheté par la ville d’Amsterdam, dans
le but de le maintenir tel quel, sur la demande et grâce à l’aide du Comité chargé
de l’organisation des fêtes ayant pour but de célébrer le tri-centenaire de la nais-
sance de Rembrandt. Grâce à la générosité du Jonkheer P. Hartsen, il fut possible,
en 1907, d’ériger la fondation Rembrandt-Fluis qui reprit l’immeuble à la ville,
permettant ainsi de lui donner sa destination actuelle, en l’honneur de Rembrandt.

Le tableau représentant La Conspiration de Julius Civilis, exécuté et livré par
Rembrandt pour le compte de la ville n’ayant pas été payé, cela lui causa une
grande déception comme artiste et lui occasionna en outre des difficultés avec son
ami, l’antiquaire Lodewyck van Ludick. En mars x65g, Rembrandt s’était engagé,
vis-à-vis de ce dernier, à lui restituer l’argent qu’il avait versé au nom de l’artiste à
Gerbrand Ornia, moyennant caution ; Rembrandt devait payer 4oo florins annuelle-
ment pendant trois années consécutives grâce au produit de ses « propres toiles ». Il
avait notamment pris l’engagement de peindre le tableau David et Jonathan. Les deux
amis étaient toujours restés en relations à cette époque, et par suite il est probable
que cette dette de 1 200 florins avait été un peu oubliée. Peu de temps après la vente
des objets d’art qui lui appartenaient, Rembrandt n’avait pu résister au désir d’en
acheter d’autres qu’il convoitait. Dès janvier 1660, il avait acquis trois tableaux
peints par Lastman et Pynas, ainsi que des gravures achetées à van Ludick (Urk. 225),
que ce dernier n’avait d’ailleurs pas encore livrées. De son côté, Rembrandt avait
peint pendant ce temps pour van Ludick une Nuit de Noël et une Circoncision esti-
 
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