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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 11.1925

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Kahn, Gustave: Jozef Israels (1824 - 1911)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24945#0115

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JOZEF ISRAELS 93

ment à peindre des repas de veuve ; on sent bien à l’allure de la femme que
l’absence, dont il s’agit, est définitive.

Il a aussi regardé les humbles des villes et c’est là qu’il a rencontré son
chef-d oeuvre, son tableau le plus populaire, parmi ses tableaux parfaits :
Le fils du vieux peuple.

C’est dans une ruelle d’Amsterdam — le tableau est coupé au ras du linteau
de la porte étroite d’une boutique basse. Du haut de la porte tombe de la fri-

LA PRIÈRE AVANT LE REPAS
(Musée de Dordrecht.)

perie. Le marchand est assis sur son seuil, tête nue. A droite un lot de vieux
parapluies. A gauche, un panier, une pelle. Le sol est boueux, gris, clapo-
tant de menus reflets gris. Derrière le marchand, la boutique se ferme en
ombre noire. Jacob Stàdel attend le client, épaules tassées, mains au repos,
jambes molles, barbe broussailleuse. Mais le regard est clair, vif, patient,
intelligent. On sent toute cette lassitude, éphémère, momentanée, encore que
l’aspect en soit habituel. Il y a une pensée sous cette nonchalance triste,
davantage attente perpétuelle que fatigue ou paresse. Le fils du vieux peuple

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