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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 11.1925

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Lindblom, Andreas: Jacques-Philippe Bouchardon, [1]: sculpteur du roi de Suéde
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https://doi.org/10.11588/diglit.24945#0118

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

du château royal lui-même n’a attiré jusqu’ici l’attention des chercheurs que
dans des proportions étrangement modestes quand on considère l’importance
pour ainsi dire nationale du sujet.

A peine l’altière façade Nord du château de Stockholm était-elle achevée,
vers la fin de l’automne i6g2, que son architecte, Nicodème Tessin le Jeune,
se préoccupa de réunir, pour la décoration de l’édifice, une bonne équipe
d’artistes étrangers. Le premier en date des sculpteurs ainsi appelés, René
Chauveau, arrive, en i6g3, directement de Paris et du chantier des Inva-
lides, chef de file d’une longue théorie de sculpteurs français, dont le dernier,
Pierre-Hubert L’archevêque, arriva en Suède soixante-deux ans plus tard.
La glace une fois rompue, leur exemple fut suivi par d’autres artistes ou
ouvriers d’art, et, dès la fin du xvne siècle, on trouvait en Suède toute une
colonie de sculpteurs, de peintres, d’orfèvres ou autres artistes français,
occupés activement à la décoration du château.

L’essor de la sculpture française qui avait, vers la fin du siècle, pris nais-
sance à l’ombre de cet édifice, s’arrêta cependant durant la longue période
de guerres du règne de Charles NIL Chauveau rentra en France dès 1700 ;
sans doute on parle encore de Foucquet, en Suède, jusqu’en 1710, et
l’excellent sculpteur Claude Henrion demeura à Stockholm jusqu’à sa mort,
survenue la même année, mais leur activité était pratiquement nulle ; d'autres
avaient antérieurement quitté la Suède. La période qui s’étend de 1710 à
1730 est une des plus stériles dans l'histoire de la sculpture suédoise.

Le grand jour se leva enfin où, en 1728, Nicodème Tessin, arrivé sur
le bord de la tombe, put voir reprendre activement les travaux du château.
Mais où trouver, à cette date, des collaborateurs artistiques qualifiés? Par
bonheur, ce fut encore à Paris que le fils de Nicodème Tessin, le comte
Charles-Gustave Tessin et son coadjuteur, le baron Charles Hârleman
demandèrent ces collaborateurs. Dans la colonie française qui, par les soins
de Hârleman, émigra en Suède en 1732, les sculpteurs constituaient une
majorité qui répondait aux besoins ; ils étaient au nombre de six, les peintres
n’étant que trois. C’est ainsi que prit naissance cette émigration vers le Nord
grâce à laquelle, ainsi que l’a dit un poète suédois, « le Louis XV français
rangea sous son protectorat l’austère royaume des Carolins ».

Il est à peine une ville étrangère, si l’on excepte Home, où la sculpture
française dans sa plus large acception (ronde bosse, sculpture ornementale,

et les autres sculpteurs français du château royal de Stockholm sont l’objet d’une étude
détaillée dans mon ouvrage, qui vient de paraître, sur Jacques-Philippe Bouchardon och
de franska bildhuggarna i Sverige under rokohotiden (1924). On trouvera également dans cet
ouvrage les dimensions des différentes œuvres de Bouchardon, ce qui nous épargnera de
les donner ici.
 
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