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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 11.1925

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Nr. 2
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Lindblom, Andreas: Jacques-Philippe Bouchardon, [1]: sculpteur du roi de Suéde
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https://doi.org/10.11588/diglit.24945#0124

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Bousseau, qui fut, en 1788, appelé à la Cour d’Espagne. Nous trouvons,
ensuite, à sa place Lambert-Sigisbert Adam (Adam l’aîné), en qualité
« d’ajoint à professeur ».

Cependant, au fur et à mesure que la construction du château royal de
Stockholm approchait de son terme, le besoin se faisait plus vivement sentir
d’un sculpteur capable de poursuivre l’ornementation sculpturale de l’édifice,
ornementation qui faisait partie du plan de Nicodème Tessin et qui avait été si
heureusement entreprise, au début du siècle, par Chauveau et Foucquet. Hâr-
leman, qui était, avec Charles-Gustave Tessin, l’architecte responsable, avait
très nettement conscience des besoins de cet ordre. Aussi écrivait-il, en sep-
tembre 1740, à Tessin, depuis 1789 ambassadeur à la cour de France : « Pré-
sentement mon très parfaitement aimé Comte, il s’agit que vous jetties les yeux
sur deux bons Sculpteurs, l’un pour remplacer Bourguignon1 qui ne sçait point
assez la figure ni l’ornement pour qu’on lui puisse confier les ouvrages de la
chapelle qui va faire notre quartier d’hiver et ou il faut de l’ornement qui
tienne de la machine comme disoit feu Vassé et qui reponde au lieu, l’autre
pour faire tête à la petite tête ronde de Cousin2 ». Celui-ci avait, en effet, le
travail beaucoup trop lent, « et cela nous mènera tout doucement in eter-
num » ; en outre, l’ornementation du trône, de l’autel, etc., exigeait des
aptitudes qui dépassaient la mesure de son talent. Le comte de Caylus, à qui
Tessin s’était adressé à cette occasion, lui donna le conseil d’écrire à Borne et
de s’enquérir s'il n’existait pas, par aventure, quelque pensionnaire de l’École
française « libre de femme et de contrat ». « C’est un plan, ajoutait Tessin
dans sa réponse à Hârleman, que nous suivons dés aujourd’huy. En atten-
dant réponse nous pourchassons Adam Troisième jeune homme, Cadet de
Deux Freres en réputation ». 11 n’a été signalé nulle part, que je sache, que
François-Gaspard-Balthasar Adam, qui devait plus tard travailler longtemps
à la cour de Prusse, ait failli venir en Suède. 11 n’y a pas lieu de regretter
d’ailleurs l’échec de ce projet; M. André Michel estime, avec raison, « assez
fades » les œuvres nombreuses que cet artiste a laissées à Potsdam.

Tessin ne parvint à engager qu’un sculpteur, Jacques-Philippe Bou-
chardon. Le choix de ce dernier ne peut guère avoir été motivé par sa
célébrité, car il n’en avait aucune. Il ne pouvait d’ailleurs être question
d’attirer en Suède une célébrité établie. D’une part, en effet, l’État suédois
ne pouvait offrir que des émoluments relativement modestes, et, de l’autre,
les artistes français hésitaient à accepter une mission aussi lointaine ; Hârle-
man eut, en 1782, l’occasion d’en faire la désagréable expérience. « Il se

1. Jean Bourguignon, sculpteur ornemaniste, travailla en Suède de 1735 à 1741,

2. Charles-Guillaume Cousin, sculpteur de figures, travailla en Suède de 1787 à 1746 (47).
 
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