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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 11.1925

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Nr. 4
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Lindblom, Andreas: Jacques-Philippe Bouchardon, [3]: sculpteur du roi de Suède
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https://doi.org/10.11588/diglit.24945#0224

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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et un comédien, ce qu’était justement Gustave III. De la correspondance que
nous avons citée plus haut, il semble ressortir que ces statuettes datent
vraisemblablement des dernières années de l’artiste et probablement de 1 753 ;
Gustave III avait alors sept ans.

De même que Jacques-Philippe Bouchardon marque, dans la statuaire
décorative, le point culminant atteint par les styles Louis XIV et Louis XV
en Suède, de même, c’est à lui que l’on doit les meilleurs portraits de per-
sonnages suédois, antérieurement à Sergel. A la vérité, celte affirmation n’a
pas, en soi, grande valeur : les points de comparaison sont, en effet, fort
rares avant le milieu du xviiT siècle. Il est à regretter que, par suite de
l’indifférence des Suédois de l’époque pour la sculpture et de leur prédilec-
tion marquée pour la peinture, les peintres de portraits du xvmc siècle aient
été accablés de commandes, tandis qu’on se souciait fort peu des sculpteurs
suédois ou français. La sculpture de portraits était, à cette époque, repré-
sentée, d’une façon à peu près exclusive, par la gravure en médailles. Et,
tandis que l’art du médailleur llorissait pendant le premiers tiers du siècle,
en dépit des longues guerres de Charles XII, on peut dire que la sculpture de
portraits était, à la même époque, à peu près inexistante en Suède. Le règne
de Louis XV marque, en France, un vigoureux essor delà sculpture de por-
traits, déjà très florissante. Le goût naissant, qui se manifesta en Suède, vers
1740, pour cette branche de l’art, doit en être considéré comme un reflet.

Pour la génération qui grandit en Suède vers la moitié du xvme siècle,
et qui n’avait pas subi le fardeau de la guerre, Charles XII apparaissait
comme « l’Alexandre suédois ». Le culte de sa mémoire était particuliè-
rement ardent dans les milieux dont l’idéal de politique extérieure se confon-
dait avec le dogme de l’absolutisme.

C’est justement à cette époque que fui, exécuté le fameux Charles XII de
Bouchardon, Cette œuvre était un don du fondeur suédois Gerhard Meyer
au prince héritier, Adolphe-Frédéric. C’est dans l’entourage de ce prince
et surtout dans celui de Louise-Ulrique, son épouse, que le culte de
Charles XII était, pour des raisons bien naturelles, plus particulièrement en
honneur ; et c’est aussi au roi de Prusse, son plus fidèle soutien dans ses
projets de coup d’Etat, que Louise-Ulrique fit don, quelques années plus
tard, d’un exemplaire du Charles XII de Bouchardon.

Les exemplaires connus de ce buste se trouvent :

1. Au château royal de Stockholm. Signé : Jaq : Ph : Bouchardon sculp-
sit ij4j ■ Gerh Meijer fudit 1 j48. Holmiae.

2. Au château d’Angso, en Suède. Daté de 174g*

3. Au château de Vaux-le-Vicomte (Seine-et-Marne). Signé comme celui
 
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