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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 11.1925

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Nr. 4
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Marguery, Henry; Thoré, Théophile [Honoree]; Thoré, Théophile [Oth.]: Un pionnier de l'histoire de l'art: Thoré-Bürger, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24945#0277

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UN PIONNIER DE L’IIISÏOIRE DE L’ART : THORÉ-BÜRGER a45

« Au besoin on parle anglais et allemand, on lit l'espagnol et l’italien, et
on devine toutes les autres langues vivantes.

« La femme est de première force pour les fins travaux à l’aiguille et pour
les jeux délicats de l’esprit, l’homme pour la physiognomonie et la bonne ou
mauvaise aventure. Tous les deux ont beaucoup voyagé et beaucoup
regardé, beaucoup ri et beaucoup pleuré, aussi ont-ils à la fois le mot pour
rire et le mot pour penser. Tolérants par dessus tout et vivant volontiers
avec les petits, les simples et les pauvres. »

Le peintre Gallait, sollicité par Delhasse, prétend qu’il est très difficile
de gratifier Thoré d'un permis de libre circulation. « Pour moi, écrit Thoré
le i3 octobre, je pense que ce doux artiste exagère beaucoup afin de ne rien
faire; ne parlons plus de son intervention, on se passera d'autorisation offi-
cielle. » Dans la même lettre, il attire l’attention de Delhasse sur un con-
cours de la Société de la Paix (de Londres)1 et lui demande sa collabora-
tion. Il s’enthousiasme pour le sujet. « Quel texte admirable pour démolir
notre ennemi le soldat ! »

Son projet d’étude sur l'histoire du développement des armées perma-
nentes en Europe lui rapportera, s’il réussit, un prix de 6 25o francs. Le
mémoire, qui doit être déposé avant le ier janvier 1854, exige une longue
documentation. Thoré la confie à son ami : « Pour écrire, — dit-il, —
je m’en charge en huit jours. » Il est pris d’une nouvelle ardeur devant
un tel ouvrage. « Nous ferions un chef-d'œuvre, nous pourrions mettre
toutes nos idées. » C’est à Ostende qu’il se met au travail; avec « quelque
plume de fer ou d’acier, » il projette de « lutter contre toutes les épées de
soudards de l’Europe2 ». Mais encore une fois sa retraite est peu sûre,
un ami qui l’héberge, le Dr Verhaegen, lui conseille de ne pas « lanter-
ner » s’il ne veut pas s’exposer à des complications nouvelles. Thoré vou-
drait passer l’hiver à Bruxelles, il souffre du voisinage de la mer que ses
nerfs ne supportent pas. En attendant, il « blanchit » quelques petits tra-
vaux de son hôte sur la teigne, la phosphorescence et la nature du périnée.

Nous le retrouvons à La Glaize le 23 avril i854 ; après une fausse alerte,
il n'a pas encore pu satisfaire son vif désir d’aller à Bruxelles ; à une instal-
lation précaire, s’ajoute la tristesse du départ de Milady, retournée à Paris
pour deux mois.

H. MARGÜERY

(La suite prochainement.)

1. Note parue dans l’Indépendance belge, le 12 octobre i853.

2. Une note jointe à la lettre, prouve que le manuscrit fut envoyé à temps à
M. Henry Richard, secrétaire du Comité du congrès de la Paix, 19, New broad Street.
Finsbury, à Londres. Note de P. Cottin.

x 1.

5e PÉRIODE.

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