UN PIONNIER DE L’HISTOIRE DE L’ART : THORÉ-BÜRGER 297
vaises petites tartines aussitôt après l’ouverture et à présent j’attends le grand
catalogue d'abord, car le petit est plein d’erreurs et n’est bon à rien. Je ferai
une douzaine d’articles sans quitter, une fois rentré « chez moi », dans votre
bon pays qu’on aime tant. » « Pensez-donc, — ajoute-t-il, — à me
mitonner le placement d’un petit volume soit sur l’exposition de Manchester,
mes articles du Siècle, refaits et complétés, soit une histoire de l’école
anglaise. Les Rubens et les Van Dyck, vos deux grands maîtres, sont là en
quantité et en qualité et tien-
nent le haut-bout sur tous,
sur les Italiens, sur mon Rem-
brandt aussi. Ils ont de con-
currence les Velasquez et les
Murillo qu’on n’a jamais vus
plus beaux, et encore quelques
autres maîtres. Oh ! les trésors
qu’il y a là ! Mais entre nous,
il n’y a pas la crème de ce que
possède l’Angleterre. Rien de
Lady Pcel, presque rien de
Westminster, les plus riches.
Peu de Buckhingham Palace,
sauf en portraits. Des merveil-
les pourtant en somme ! »
Il espère obtenir la permis-
sion de voir quelques grandes
collections anglaises1 avant de
repartir. Ses premiers envois
au Siècle lui paraissent mau-
vais, « mais on se rattrapera thoré-bürger, d’après une photographie
plus tard... J’ai rencontré à
Manchester Charles Blanc, envoyé par le Courrier de Paris et Y Artiste. Voilà
un concurrent! Que le diable emporte ce veau, comme nous l’appelons! »
Les autorisations arrivent le 23 mai2 pour Buckhingham Palace, Galerie
Baring, Galerie Ellesmere et Westminster; ces collections le passionnent.
« Ne me grondez pas de rester un mois quand je ne devrais être que huit
jours. Pensez à ce que je vais voir. » Quant à Hampton Court et Windsor,
il se les réserve pour plus tard.
1. Lellre à Delhasse, 19 mai 1857.
2. Lettre à Delhasse, a3 mai 1857, Londres.
vaises petites tartines aussitôt après l’ouverture et à présent j’attends le grand
catalogue d'abord, car le petit est plein d’erreurs et n’est bon à rien. Je ferai
une douzaine d’articles sans quitter, une fois rentré « chez moi », dans votre
bon pays qu’on aime tant. » « Pensez-donc, — ajoute-t-il, — à me
mitonner le placement d’un petit volume soit sur l’exposition de Manchester,
mes articles du Siècle, refaits et complétés, soit une histoire de l’école
anglaise. Les Rubens et les Van Dyck, vos deux grands maîtres, sont là en
quantité et en qualité et tien-
nent le haut-bout sur tous,
sur les Italiens, sur mon Rem-
brandt aussi. Ils ont de con-
currence les Velasquez et les
Murillo qu’on n’a jamais vus
plus beaux, et encore quelques
autres maîtres. Oh ! les trésors
qu’il y a là ! Mais entre nous,
il n’y a pas la crème de ce que
possède l’Angleterre. Rien de
Lady Pcel, presque rien de
Westminster, les plus riches.
Peu de Buckhingham Palace,
sauf en portraits. Des merveil-
les pourtant en somme ! »
Il espère obtenir la permis-
sion de voir quelques grandes
collections anglaises1 avant de
repartir. Ses premiers envois
au Siècle lui paraissent mau-
vais, « mais on se rattrapera thoré-bürger, d’après une photographie
plus tard... J’ai rencontré à
Manchester Charles Blanc, envoyé par le Courrier de Paris et Y Artiste. Voilà
un concurrent! Que le diable emporte ce veau, comme nous l’appelons! »
Les autorisations arrivent le 23 mai2 pour Buckhingham Palace, Galerie
Baring, Galerie Ellesmere et Westminster; ces collections le passionnent.
« Ne me grondez pas de rester un mois quand je ne devrais être que huit
jours. Pensez à ce que je vais voir. » Quant à Hampton Court et Windsor,
il se les réserve pour plus tard.
1. Lellre à Delhasse, 19 mai 1857.
2. Lettre à Delhasse, a3 mai 1857, Londres.