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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 11.1925

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Nr. 6
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Doin, Jeanne: Charles Séchan et son atelier de décoration théatrale pendant le romantisme
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https://doi.org/10.11588/diglit.24945#0390

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35o

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Naturellement il y eut des Taux-frais considérables de chaulfage el d’éclairage.
Enfin, pour comble de disgrâce, dans la nuit du 11 au 12, la neige tomba
avec abondance et causa de grands dégâts.

C’est la dernière fois cjue, sur un document officiel, paraît la célèbre
firme. Au moment des fêtes du 4 mai 1849, célébration du premier anni-
versaire de la République, Séchan, décorateur, 10, rue Turgot, érige
38 pilastres autour de la place de la Concorde, tandis que Despléchin,
installé pour son compte dans la même rue que son ex-associé, fourni les
pylônes du pont. De Jules Diéterle, il n’est plus fait mention parce qu'il
appartient à la Manufacture de Sèvres. En effet, Ebelmen, le successeur de
Brongniart, ayant pris à tàclie de réformer, sur les conseils du duc de
Euynes et de Fernand de Lasteyrie, les différents services de la Manufacture,
venait de créer le nouvel emploi d’artiste en chef. Diéterle en fut nommé
titulaire'. Ce n’est que vers 1870 qu'il passa à la Manufacture de Beauvais
dont il devint l’administrateur.

Mais Diéterle resta toujours attaché à Séchan. Ami, associé, puis
gendre, il continua de collaborer à quantité de travaux, notamment à ceux
qui furent entrepris après i85o pour le sultan Abdul-Medjid2. Il existe de
lui un projet aquarellé, daté de i85i, qui fut le point départ des grandes
décorations destinées à Constantinople. Ce projet représente la chambre à
coucher du Sultan au palais de Dolma-Baghtcbé. Il y eut d’autres décora-
tions pour d’autres édifices, parmi lesquels il faut citer le vieux Sérail,
le palais de Bechik-Tach, le théâtre, les kiosques des Eaux-Douces d’Asie.
Séchan fit accomplir les peintures rue Turgot, et tisser les soieries à
Lyon ; puis, le tout fut exposé dans son atelier avant l’expédition. De cet
ensemble considérable qui l’occupa plusieurs années, nous n’avons rien
retrouvé, ni dessin, ni carton, pas même un bout de soie au Musée des
Tissus de Lyon.

[. Georges Lechevallier-Chevignard, La Manufacture de Porcelaine de Sèvres, Paris,
1908, p. i5/i-i55.

2. C’est M. de La Valette, ambassadeur de France à Constantinople, qui servit d’inter-
médiaire. Il fit savoir au ministre des Affaires étrangères que le Sultan demandait quel
était le meilleur décorateur français. On indiqua Séchan. Nous tenons ce détail de
M. G.-P. Diéterle. Mais les recherches entreprises sur notre demande par M. Jacques
Haumont aux archives du ministère des Affaires étrangères n’ont amené la découverte
d’aucun document officiel. 11 convient de rappeler que les ambassadeurs de France à
Constantinople avaient coutume depuis longtemps de mander des peintres français sur la
requête expresse des sultans, cl que ces peintres étaient tous des paysagistes ou des orne-
manistes, puisqu’il fallait observer la défense de représenter la figure humaine. Il y a une
longue tradition française à Constantinople. 11 sera loisible de l’étudier, maintenant que
les palais impériaux vont être accessibles à tous.
 
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