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Art bouddhique à la 4me Exposition des Arts de l'Asie (Musée Cernuschi)
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.69722#0275
Art bouddhique ä la 4me Exposition des Arts de l’Asie
(Musee Cernuschi).
Par Victor Goloubew et H. d’Ardenne de Tizac.
Avec 7 figures sur deux planches (XXXV—XXXVI).
ggjkOu cours de ces dernieres annees, les
O^w'collections orientales de Paris se sont
^^^^penrichies d’un nombre considerable de
pieces bouddhiques dont l’importance et la Va-
riete reclament une etude speciale.
La presente exposition a pour objet de
mettre sous les yeux des savants et du public
un ensemble destine ä faciliter la connaissance
du Bouddhisme considere comme une source
multiple et complexe, d’inspirations artistiques.
Depuis longtemps, l’iconographie s’est faite
l’auxiliaire precieux de la critique d’art. Sou-
vent un detail, dans la representation des sujets
religieux, aide ä definir l’oeuvre par rapport ä son
epoque et ä son lieu d’origine. Rapprocher les
bouddhisants lettres et les collectionneurs, faire
profiter ceux-ci d’une erudition precise et süre,
mürie dans les bibliotheques et les sanctuaires
de l’Extreme-Orient, attirer les regards du sa-
vant sur les materiaux auxquels il pourrait, dans
certains cas, recourir sans entreprendre un voyage
lointain: voilä ce que se proposent les organi-
sateurs de cette exposition. Si, du groupement
que nous avons pu constituer, se degage une
Vision de Beaute, emanation suggestive de ce
qui fut et qui est encore pour l’Asie la grande
religion universelle, nous considererons avoir
reussi dans notre entreprise.
* *
*
La terre natale du Bouddhisme n’est repre-
sentee en ces salles que par un nombre restreint
de pieces. Jadis, les sculptures bouddhiques de
l’Inde, obstinement meconnues, n’etaient l’ob-
jet d’aucune convoitise; aujourd’hui, le gouver-
nement britannique etend ä bon droit sa pro-
tection sur la sepulture d’une religion disparue
depuis de longs siecles dans la Peninsule; l’Ar-
cheological Survey s’oppose ä l’exode des pie-
ces importantes. Aussi nous felicitons-nous des
circonstances heureuses qui nous permettent
d’exposer une cinquantaine de fragments „gre-
co-bouddhiques“ provenant de l’ancienne pro-
vince du Gandara, et reunis en marge de la belle
collection dont les travaux de M. Poucher ont
recemment enrichi le Louvre. Trois pieces ve-
nues de Londres, d’un style identique, sont pla-
cees dans la meme vitrine. Une pierre sculptee,
detachee d’un stupa de Bodh-Gaya, est tout ce
qui rappelle dans le cadre de notre exposition
„l’epoque medievale“.
* *
*
Les documents bouddhiques de provenance
chinoise que nous avons pu reunir sont plus
nombreux. Beaucoup offrent un grand interet.
Des rapprochements utiles doivent s’en degager.
L’etude des sculptures executees sous les
Wei du Nord (386—549), les Souei (581—618)
et les T’ang (618—960) est de date recente. Le
voyage archelogique de M. Chavannes dans la
Chine septentrionale, les decouvertes de M.
Pelliot, de M. Aurel Stein, des missions alle-
mandes et russes qui visiterent la Mongolie, ont
projete des lumieres nouvelles sur l’origine de
cet art et l’etendue de son rayonnement. Quel-
ques Connaisseurs, dont le goüt s’etait forme par
le culte du Trecento et de l’art gothique, per^u-
rent aussitöt des affinites nombreuses entre les
oeuvres de ces epoques et celles qui venaient
de se reveler en Chine. Ils n’hesiterent pas ä
les faire entrer dans leurs collections et dans
leurs magasins. Les pieces qu’ils nous ont con-
fiees offrent des garanties serieuses de date et
de provenance. Pour beaucoup d’entre elles,
il serait aise de retrouver l’emplacement qu’elles
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(Musee Cernuschi).
Par Victor Goloubew et H. d’Ardenne de Tizac.
Avec 7 figures sur deux planches (XXXV—XXXVI).
ggjkOu cours de ces dernieres annees, les
O^w'collections orientales de Paris se sont
^^^^penrichies d’un nombre considerable de
pieces bouddhiques dont l’importance et la Va-
riete reclament une etude speciale.
La presente exposition a pour objet de
mettre sous les yeux des savants et du public
un ensemble destine ä faciliter la connaissance
du Bouddhisme considere comme une source
multiple et complexe, d’inspirations artistiques.
Depuis longtemps, l’iconographie s’est faite
l’auxiliaire precieux de la critique d’art. Sou-
vent un detail, dans la representation des sujets
religieux, aide ä definir l’oeuvre par rapport ä son
epoque et ä son lieu d’origine. Rapprocher les
bouddhisants lettres et les collectionneurs, faire
profiter ceux-ci d’une erudition precise et süre,
mürie dans les bibliotheques et les sanctuaires
de l’Extreme-Orient, attirer les regards du sa-
vant sur les materiaux auxquels il pourrait, dans
certains cas, recourir sans entreprendre un voyage
lointain: voilä ce que se proposent les organi-
sateurs de cette exposition. Si, du groupement
que nous avons pu constituer, se degage une
Vision de Beaute, emanation suggestive de ce
qui fut et qui est encore pour l’Asie la grande
religion universelle, nous considererons avoir
reussi dans notre entreprise.
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La terre natale du Bouddhisme n’est repre-
sentee en ces salles que par un nombre restreint
de pieces. Jadis, les sculptures bouddhiques de
l’Inde, obstinement meconnues, n’etaient l’ob-
jet d’aucune convoitise; aujourd’hui, le gouver-
nement britannique etend ä bon droit sa pro-
tection sur la sepulture d’une religion disparue
depuis de longs siecles dans la Peninsule; l’Ar-
cheological Survey s’oppose ä l’exode des pie-
ces importantes. Aussi nous felicitons-nous des
circonstances heureuses qui nous permettent
d’exposer une cinquantaine de fragments „gre-
co-bouddhiques“ provenant de l’ancienne pro-
vince du Gandara, et reunis en marge de la belle
collection dont les travaux de M. Poucher ont
recemment enrichi le Louvre. Trois pieces ve-
nues de Londres, d’un style identique, sont pla-
cees dans la meme vitrine. Une pierre sculptee,
detachee d’un stupa de Bodh-Gaya, est tout ce
qui rappelle dans le cadre de notre exposition
„l’epoque medievale“.
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Les documents bouddhiques de provenance
chinoise que nous avons pu reunir sont plus
nombreux. Beaucoup offrent un grand interet.
Des rapprochements utiles doivent s’en degager.
L’etude des sculptures executees sous les
Wei du Nord (386—549), les Souei (581—618)
et les T’ang (618—960) est de date recente. Le
voyage archelogique de M. Chavannes dans la
Chine septentrionale, les decouvertes de M.
Pelliot, de M. Aurel Stein, des missions alle-
mandes et russes qui visiterent la Mongolie, ont
projete des lumieres nouvelles sur l’origine de
cet art et l’etendue de son rayonnement. Quel-
ques Connaisseurs, dont le goüt s’etait forme par
le culte du Trecento et de l’art gothique, per^u-
rent aussitöt des affinites nombreuses entre les
oeuvres de ces epoques et celles qui venaient
de se reveler en Chine. Ils n’hesiterent pas ä
les faire entrer dans leurs collections et dans
leurs magasins. Les pieces qu’ils nous ont con-
fiees offrent des garanties serieuses de date et
de provenance. Pour beaucoup d’entre elles,
il serait aise de retrouver l’emplacement qu’elles
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