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LA PIIENICIE ET SES DEPENDANCES.
voyage en Orient, il en a vu plusieurs gisant là, parmi les déblais, et il
a pris un croquis du mieux conservé. Ce fragment n'appartient certai-
nement pas à la construction primitive ; il date d'un siècle où l'in-
fluence de l'art grec était déjà devenue assez prépondérante à Kition
pour que l'on ait entrepris d'accommoder au goût nouveau le vieil édi-
fice phénicien ; mais cependant ce chapiteau conserve encore une cer-
taine originalité; le canal de la volute dessine une courbe fléchissante
qui se creuse très profondément; les oves font défaut. Ce sont ces par-
ticularités qui nous décident à reproduire ce chapiteau (fig. 198) ; nous
ne prétendons sans doute pas le donner comme un ouvrage phénicien;
on peut cependant y voir le dernier terme d'une série qui commence
198. — Chapiteau de Kition. Pierre du pays. Hauteur, 0m,45.
Diamètre de la base, 0m,44. Dessin de Saladin.
avec les chapiteaux, beaucoup plus étranges, que nous avons déjà repro-
duits (fig. 51, 52, 53). Le style classique va triompher partout; mais il
lui faut encore, au temps où fut ainsi restauré le temple, compter avec
certaines traditions et certaines habitudes locales.
Le seul temple de l'île dont nous sachions quelque chose par des
témoignages anciens, c'est le plus renommé de tous, celui de Paphos.
Pendant la guerre de Judée, Titus, nous raconte Tacite, « eut la fan-
taisie de visiter ce sanctuaire, célèbre par le concours des indigènes
et des étrangers1 ». L'historien s'arrête, à ce propos, pour indiquer en
quelques mots « les origines de ce culte, les rites pratiqués dans ce
temple, la forme sous laquelle est adorée la déesse, forme qui ne se
retrouve nulle part ailleurs ». Ce qu'il rapporte des origines est insuf-
l. Tacite, Histoires, II, 3. Ou trouvera, à la suite de la traduction de Tacite donnée
par Burnouf, une dissertation de Guigniaut sur la Vénus de Paphos, où sont réunis et
commentés les principaux textes anciens qui ont trait à cette déesse et à son culte.
LA PIIENICIE ET SES DEPENDANCES.
voyage en Orient, il en a vu plusieurs gisant là, parmi les déblais, et il
a pris un croquis du mieux conservé. Ce fragment n'appartient certai-
nement pas à la construction primitive ; il date d'un siècle où l'in-
fluence de l'art grec était déjà devenue assez prépondérante à Kition
pour que l'on ait entrepris d'accommoder au goût nouveau le vieil édi-
fice phénicien ; mais cependant ce chapiteau conserve encore une cer-
taine originalité; le canal de la volute dessine une courbe fléchissante
qui se creuse très profondément; les oves font défaut. Ce sont ces par-
ticularités qui nous décident à reproduire ce chapiteau (fig. 198) ; nous
ne prétendons sans doute pas le donner comme un ouvrage phénicien;
on peut cependant y voir le dernier terme d'une série qui commence
198. — Chapiteau de Kition. Pierre du pays. Hauteur, 0m,45.
Diamètre de la base, 0m,44. Dessin de Saladin.
avec les chapiteaux, beaucoup plus étranges, que nous avons déjà repro-
duits (fig. 51, 52, 53). Le style classique va triompher partout; mais il
lui faut encore, au temps où fut ainsi restauré le temple, compter avec
certaines traditions et certaines habitudes locales.
Le seul temple de l'île dont nous sachions quelque chose par des
témoignages anciens, c'est le plus renommé de tous, celui de Paphos.
Pendant la guerre de Judée, Titus, nous raconte Tacite, « eut la fan-
taisie de visiter ce sanctuaire, célèbre par le concours des indigènes
et des étrangers1 ». L'historien s'arrête, à ce propos, pour indiquer en
quelques mots « les origines de ce culte, les rites pratiqués dans ce
temple, la forme sous laquelle est adorée la déesse, forme qui ne se
retrouve nulle part ailleurs ». Ce qu'il rapporte des origines est insuf-
l. Tacite, Histoires, II, 3. Ou trouvera, à la suite de la traduction de Tacite donnée
par Burnouf, une dissertation de Guigniaut sur la Vénus de Paphos, où sont réunis et
commentés les principaux textes anciens qui ont trait à cette déesse et à son culte.