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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0685

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LA CERAMIQUE PHENICIENNE. 675

de Irop adroits imitateurs pour ne pas avoir songé bientôt à transpor-
ter dans leurs propres ateliers le siège d'une industrie qui avait d'aussi
sûrs débouchés. Nous avons déjà reconnu, en étudiant les monuments
de la sculpture, que certaines figurines en terre ém aillée paraissent
plutôt l'ouvrage d'une main phénicienne que d'une main égyptienne1;
on en peut dire autant de ces scarabées du même genre qui se trouvent
en si grand nombre dans les nécropoles sardes2. Nous arrivons à la
même conclusion pour les vases. Il y en a sans doute dont il est diffi-
cile de deviner la vraie provenance. Telle est par exemple la tasse que
M. de Cesnola a trouvée dans une tombe de Dali3 (fig. 483). L'intérieur
en est revêtu d'un émail vert sur lequel se détachent, en noir, des tiges
de papyrus; c'est la représentation d'un de ces
fourrés marécageux que les peintres égyptiens
ont si souvent reproduits dans leurs tableaux.

Si le doute est permis ici, on ne saurait guère
hésiter en présence d'autres monuments où la
matière et le procédé sont les mêmes, mais qui
présentent ce mélange de formes et d'influences
par lequel se trahit la fabrique phénicienne. Nous
voulons parler de vases où à des motifs purement

, ,. , . -x rv ' . ? i i ;'S3. — Tasse en (a'ience

égyptiens s en ajoutent d autres qui n'ont pas le égyptienne,
même caractère et dont quelques-uns même
laissent deviner que l'auteur de l'ouvrage connaît et imite aussi les
modèles grecs.

On a signalé, dans les collections du Louvre et du Musée Britan-
nique, toute une série d'aryballes grecs auxquels la fantaisie du potier
a donné l'aspect d'une tête de guerrier couverte du casque grec4; la
plupart proviennent de la nécropole de Camiros, dans File de Rhodes5.
Voici comment ils sont disposés : le cimier n'est figuré que par une
bande saillante, au-dessus de laquelle s'élève, au lieu de panache, un
goulot étroit et court, muni du rebord plat qui caractérisait les (laçons
destinés à l'onction gymnastique ou à la toilette des femmes. Les

1. Histoire de l'Art, t. III, p. fc07-408.

2. ïbid., p. Goo.

3. Cesnola, Cypms, p. 10!.

4. Heczey, Sur un petit vase en forme de tète casquée portant une inscription hiérogly-
phique (Gazette archéologique, 1880, pp. 14o-146 et pl. XX). Voir aussi Figurines de terre
cuite du Musée du Louvre, pl. VIT, fig. 2.

5. D'autres, qui sont au Louvre, faisaient partie de la collection Campana; il y a donc
toute chance pour qu'ils aient été recueillis à Cœré ou dans la nécropole de quelque autre
ville étrusque.
 
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