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Revue archéologique — 11.1865

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Barthélemy, Anatole Jean Baptiste Antoine de: Numismatique mérovingienne: Étude sur les monnoyers, les noms de lieux et la fabrication de la monnaie
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https://doi.org/10.11588/diglit.24253#0026

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18 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

sonnages tenant des croix pouvait appartenir à la cité de Tours :
voici sur quoi repose ma conjecture. La Troisième Lyonnaise est la
province gallo-romaine dans laquelle l’ancien type impérial, repré-
sentant une Victoire, subit un changement qui donna naissance à
une série bien caractérisée : je citerai, par exemple, certaines pièces
de Tours, Rennes, Marcillé-Robert, Angers (pi. I, n° 8), Nantes,
Chambon. Les monétaires paraissent même avoir tenu parfois à rap-
peler des souvenirs locaux; ainsi à Rennes, à Angers, à Loudunet
à Balciacum, nous retrouvons un personnage assis sur un siège à
dossier et tenant une croix, qui fait évidemment allusion à une
légende chrétienne, peut-être au premier évêque de Rennes ou
d’Angers. A Chambon et au Mans, nous voyons deux personnages qui
rappellent assez exactement le type du tiers de sol de Saint-Martin,
près Cantorbery. Or, auMans, M. Hucher a établi judicieusement que
le monétaire avait eu l’intention de figurer saint Protais et saint
Gervais, protégeant la cité, comme ils sont représentés sur un onyx
publié par Gruter et commenté par A. Duchalais (1). A Chambon, les
deux personnages sont placés au-dessus d’une barque : ici nous avons
un sujet tout breton : ces deux personnages, tenant ensemble une
croix et placés au-dessus d’une embarcation, sont une allusion aux
saints de la Rretagne insulaire qui, à dater du ve siècle, vinrent évan-
géliser l’Armorique : à Beauport (Côtes-du-Nord), j’ai vu un bas-relief
du xve siècle qui prouvait que cette manière de représenter les pre-
miers apôtres de l’Armorique s’était conservée traditionnellement;
saint Maudez et saint Rion, personnages spécialement honorés dans
cette partie du littoral, y sont représentés dans une barque, l’un
tenant une croix, l’autre une crosse. La navigation de ces Bretons
vers le continent est rappelée dans un certain nombre de légendes
anciennes : je citerai saint Gildas, saint Jaoua, saint Sané, saint Pol
Aurélien, saint Goneri, saint Patern, saint Brieuc, saint Renan, saint
Gurval, saint Youga, qui, ne trouvant pas de vaisseau, navigua mira-
culeusement sur un rocher, saint Meen, sainte Nennock, saint Téné-
nan, saint Armel, saint Sezni, saint Suiiau, saint Vital, saint Hernin,
saint Guenaël, saint Efflam, saint Maudez, saint Briac, etc. — Nous
connaissons bien un solitaire qui est appelé, par le Propre de Nantes,
saint Victor de Cambpon, mais ses actes sont perdus; on ne sait
même s’il vécut au vie ou au vne siècle. La légende rapporte seule-
ment que, vers le milieu du xe siècle, l’oratoire qui lui était consacré

(1) E. Hucher, Essai sur la numismatique du Marne. — Rev. nura., 1840, p. 122.
— Gruter, pl. MCLVIII.
 
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