VOYAGE ARCHÉOLOGIQUE
EN TUNISIE
Exécuté en 1882-1883,
sur l'ordre de S. E. le Ministre de l'instruction publique.
Par M. J. POINSSOT1
(Suite \
J'étais à Tunis le 28 octobre 1882, quand mourut le Bey Si
Mohammed es Sadok.
Trois jours après mon arrivée, j'assistai à ses funérailles.
Du haut de. la porte de la Casbah, je vis le cortège se
dérouler sur la route de Kassar Saïd, au bruit des salves
d'artillerie tirées devant le Bardo. Bien tôt , entre les deux koubbas
qui s'élèvent de chaque côté de la route, à cent pas des portes,
apparut un peloton de spahis. Puis on vit le cercueil, couvert
d'une draperie de soie de couleur claire et entouré de drapeaux.
Suivant la coutume musulmane, il était porté par la foule, et les
porteurs changeaient à chaque instant, chacun mettant un pieux
empressement à soutenir, ne fût-ce que quelque pas, le corps-du
défunt. Ensuite venaient le corps diplomatique et consulaire où
l'on remarquait M. Gambon, ministre résident de France, et
l'illustre voyageur Nachtighal, alors consul général d'Allemagne
à Tunis, la maison du Bey, les dignitaires de la Régence et un
immense concours de peuple.
L'état-major de l'armée française, en grand uniforme et tête
nue, était groupé sur une éminence, au pied des remparts,
1. Voir Bulletin des Antiquités africaines, T. Ier, pp. 289. 291 et suiv.,
T. Il, pp. 68, -150, 226, T. III, pp. 16, 89, '174 et 255,
EN TUNISIE
Exécuté en 1882-1883,
sur l'ordre de S. E. le Ministre de l'instruction publique.
Par M. J. POINSSOT1
(Suite \
J'étais à Tunis le 28 octobre 1882, quand mourut le Bey Si
Mohammed es Sadok.
Trois jours après mon arrivée, j'assistai à ses funérailles.
Du haut de. la porte de la Casbah, je vis le cortège se
dérouler sur la route de Kassar Saïd, au bruit des salves
d'artillerie tirées devant le Bardo. Bien tôt , entre les deux koubbas
qui s'élèvent de chaque côté de la route, à cent pas des portes,
apparut un peloton de spahis. Puis on vit le cercueil, couvert
d'une draperie de soie de couleur claire et entouré de drapeaux.
Suivant la coutume musulmane, il était porté par la foule, et les
porteurs changeaient à chaque instant, chacun mettant un pieux
empressement à soutenir, ne fût-ce que quelque pas, le corps-du
défunt. Ensuite venaient le corps diplomatique et consulaire où
l'on remarquait M. Gambon, ministre résident de France, et
l'illustre voyageur Nachtighal, alors consul général d'Allemagne
à Tunis, la maison du Bey, les dignitaires de la Régence et un
immense concours de peuple.
L'état-major de l'armée française, en grand uniforme et tête
nue, était groupé sur une éminence, au pied des remparts,
1. Voir Bulletin des Antiquités africaines, T. Ier, pp. 289. 291 et suiv.,
T. Il, pp. 68, -150, 226, T. III, pp. 16, 89, '174 et 255,