Revue de l'Afrique française et des antiquités africaines (4.1886)

LES PROVINCES AFRICAINES

CHAPITRE EXTRAIT DU T. V. DE L HISTOIRE ROMAINE DE TH. MOMMSEN
TRADUIT PAR CL. PALLU DE LESSERT ET I,. WALTER.

{Suite1.)

Introduction de colons d'Italie en Afrique. Indépendam-
ment de la transformation des villes phéniciennes en colonies
ou en municipes italiens, beaucoup de cités furent encore
fondées et dotées du droit italien par suite de l'établissement, en
Afrique, de colons venus d'Italie. Le dictateur César prit l'ini-
tiative de cette colonisation et jamais province romaine ne reçut
autant de colons que César en envoya en Afrique ; cet exemple
fut suivi par les empereurs de la première dynastie. Nous avons
déjà parlé de la réédification de Carthage. La ville ne reçut pas
immédiatement, mais bientôt, cependant, des colons d'Italie et,
par suite, l'organisation italienne ainsi que les droits afférents
aux cités romaines. A peine sortie de ses cendres, on la destine
à devenir la capitale de la province et on l'édifie sur les plans
d'une grande cité : c'est, du reste, ce qu'elle ne tarde pas à
devenir. Carthage et Lyon furent les deux seules villes de
l'Occident qui, avec Rome, eurent une garnison permanente de
troupes impériales. Bien plus, tant sous le dictateur que sous
le premier empereur, on établit des colonies romaines dans un
certain nombre de petites bourgades de la côte d'Afrique la plus
rapprochée de la Sicile, entre autres à Hippo Dyarrhytus,
Clupea, Curubi, Neapolis, Carpi, Maxula, Uthina, Thuburbo la
Grande et Assuras. Ces colonies furent fondées, non pas seule-
ment pour venir en aide aux vétérans, mais bien pour favoriser
la latinisation du pays.

1. Voir Ballet, des Antiq. afric, tom. III, pp. 193 et 2G9. Tome IV, p. 16
et 90.