Revue de l'Afrique française et des antiquités africaines (4.1886)

TAKSEPT ET TIGZIRT

(COLONIA RUSUCCURITANA ET MUNÎCIPIDM RUSUCCDRITANUM. )

Entre Saldae (Bougie) et Rusguniae (cap Matifou), les géo-
graphes anciens indiquent neuf localités situées au bord de la
mer et qu'il a été impossible jusqu'à ce jour d'identifier avec
les ruines nombreuses qu'on retrouve sur cette partie du rivage.

En 1858, une inscription en l'honneur du genius municipii
Rusuccuritani fut trouvée à Tigzirt, petite baie à l'ouest de
Dellys. Les ruines au milieu desquelles s'élevait le temple que
surmontait cette inscription étaient considérables et l'on crut
tout d'abord être en présence de Rusuccuru. Cette opinion ne
fut pas admise par M. Léon Rénier qui trouvait étrange que le
dédicant fît suivre dans Rusuccuru même son nom de l'ethnique
Rusuccuritanus.

« On y trouve (dans l'inscription) la preuve que la ville dont
M. Barbier a découvert les ruines n'était pas celle de Rusuccu-
rium. Cette preuve consiste dans ces mots : Rusuccuritanus,
decurio ab ordine allectus ( Rusuccuritain admis au nombre des
décurions par un décret de l'ordre), mots qu'on ne peut expli-
quer qu'en supposant que l'ordre qui a rendu le décret n'était
pas celui de Rusuccurium. Il n'y a pas lieu, d'ailleurs, de
s'étonner qu'on ait élevé dans cette ville un temple au génie
d'une autre ville. On a trouvé de même, dans les ruines de
Lambèse et de Sigus, des autels au génie de la colonie de Cirta
[Inscript, rom. de l'Algérie, nos 172 et 2468), et dans celles de
Rusicade, aujourd'hui Philippeville, un monument consacré au
génie de la colonie de Pouzzoles (Inscr. de l'Alg., 2182)1. »

1. Journal général de l'instruction publique, 1 juin 1885; l'indication
bibliographique qui se trouve dans le Recueil de M. Léon Rénier au dessous
du n° 4070 est inexacte. Cf. etiam : Lettre de M. Jules Barbier dans la
Colonisation du 3 octobre 1856, reproduite par la Revue africaine, [, p. 146.

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