BIBLIOGRAPHIE
LE CLERGÉ FRANÇAIS EN TUNISIE, PAR M. CH. DEMAY
Correspondant, nov.-déc. 1886.
Les intérêts permanents de la France exigent qu'elle protège
les missions. Il ne s'agit point là d'une question sur laquelle il
soit possible d'avoir des doutes. Quelque opinion que l'on se
l'orme sur la politique religieuse que le Gouvernement doit
suivre à l'intérieur, il n'est point permis d'hésiter sur la con-
duite qu'il doit tenir à l'extérieur et spécialement dans le bassin
méditerranéen. Les services que rendent nos religieux à la pro-
pagation de notre langue et au développement de notre civilisa-
tion nous dictent cette conduite. M. de Freycinet faisait cette
distinction entre la politique du Gouvernement à l'intérieur et
à l'extérieur dans sa circulaire du 1G avril 1880 ; la Convention
et le Directoire l'avaient déjà faite. Ceux-là même qui com-
battent le clergé en France doivent faire abstraction de leurs
sentiments personnels lorsqu'il s'agit déjuger l'action éminem-
ment bienfaisante et patriotique qu'il exerce en notre faveur à
l'étranger. C'est pourquoi M. Paul Bert a montré au Tonkin
une attitude bienveillante aux missionnaires. Gambetta, qui
disait : « L'anticléricalisme n'est pas un article d'exportation, »
avait fait décerner la croix de la Légion ' d'honneur au
P. Charmetant, le digne auxiliaire du cardinal Lavigerie.
Telles sont les idées générales qui ont inspiré l'étude de
M. Charles Demay. Se plaçant, . comme le disait l'amiral Aube,
en 1883, « au point de vue pratique de notre action extérieure, »
et regardant, ainsi que le fait l'honorable ministre delà marine,
« le fanatisme antireligieux » comme « odieux et déplorable »,
il a cru le moment opportun pour tracer l'histoire des œuvres
religieuses françaises en Tunisie depuis le jour où la conquête
de l'Algérie, faisant du hey notre voisin, nous interdisait de
LE CLERGÉ FRANÇAIS EN TUNISIE, PAR M. CH. DEMAY
Correspondant, nov.-déc. 1886.
Les intérêts permanents de la France exigent qu'elle protège
les missions. Il ne s'agit point là d'une question sur laquelle il
soit possible d'avoir des doutes. Quelque opinion que l'on se
l'orme sur la politique religieuse que le Gouvernement doit
suivre à l'intérieur, il n'est point permis d'hésiter sur la con-
duite qu'il doit tenir à l'extérieur et spécialement dans le bassin
méditerranéen. Les services que rendent nos religieux à la pro-
pagation de notre langue et au développement de notre civilisa-
tion nous dictent cette conduite. M. de Freycinet faisait cette
distinction entre la politique du Gouvernement à l'intérieur et
à l'extérieur dans sa circulaire du 1G avril 1880 ; la Convention
et le Directoire l'avaient déjà faite. Ceux-là même qui com-
battent le clergé en France doivent faire abstraction de leurs
sentiments personnels lorsqu'il s'agit déjuger l'action éminem-
ment bienfaisante et patriotique qu'il exerce en notre faveur à
l'étranger. C'est pourquoi M. Paul Bert a montré au Tonkin
une attitude bienveillante aux missionnaires. Gambetta, qui
disait : « L'anticléricalisme n'est pas un article d'exportation, »
avait fait décerner la croix de la Légion ' d'honneur au
P. Charmetant, le digne auxiliaire du cardinal Lavigerie.
Telles sont les idées générales qui ont inspiré l'étude de
M. Charles Demay. Se plaçant, . comme le disait l'amiral Aube,
en 1883, « au point de vue pratique de notre action extérieure, »
et regardant, ainsi que le fait l'honorable ministre delà marine,
« le fanatisme antireligieux » comme « odieux et déplorable »,
il a cru le moment opportun pour tracer l'histoire des œuvres
religieuses françaises en Tunisie depuis le jour où la conquête
de l'Algérie, faisant du hey notre voisin, nous interdisait de