CHRONIQUE
CORRESPONDANCE DE CONSTANTINE
Constantine, le 15 juillet 1886.
Le fait le plus important survenu dans notre province, depuis
ma dernière lettre, est, sans conteste, la découverte de quelques
taches phylloxériques, dans la commune de Saint-Antoine, près
Philippeville, centre vinicole du plus grand avenir. L'émotion
causée par cette nouvelle a été grande, et cela se comprend,
puisque la culture de la vigne offre à l'Algérie un avenir de
richesse incalculable. Mais, comme toujours, l'opinion publique
affolée a dépassé le but, et, en examinant les choses avec sang-
froid, on reconnaîtra qu'on a fait beaucoup trop de bruit sur
cette découverte et qu'en réalité il n'y a pas de quoi s'in-
quiéter.
En effet, les centres vinicoles sont séparés, en Algérie par de
si grandes distances, qu'il sera toujours facile de les préserver
les uns des autres, Or, il n'existe aucun centre entièrement
contaminé. Les quelques taches découvertes aux environs de
Philippeville ont été vigoureusement combattues, et il est indubi-
table qu'avec de la surveillance et quelques soins, on arrivera à
les faire disparaître. C'est ce qui a eu lieu à Tlemcen et à Sidi-
Bel-Abbès. Il n'y a donc nullement lieu de s'inquiéter, j'ajoute-
rai , au contraire, car les viticulteurs sont maintenant prévenus
et ils s'attacheront eux-mêmes, par une surveillance active, à ce
que leurs régions ne soient pas envahies. Déjà une vaste asso-
ciation s'est formée à Philippeville dans ce but et l'on peut être
CORRESPONDANCE DE CONSTANTINE
Constantine, le 15 juillet 1886.
Le fait le plus important survenu dans notre province, depuis
ma dernière lettre, est, sans conteste, la découverte de quelques
taches phylloxériques, dans la commune de Saint-Antoine, près
Philippeville, centre vinicole du plus grand avenir. L'émotion
causée par cette nouvelle a été grande, et cela se comprend,
puisque la culture de la vigne offre à l'Algérie un avenir de
richesse incalculable. Mais, comme toujours, l'opinion publique
affolée a dépassé le but, et, en examinant les choses avec sang-
froid, on reconnaîtra qu'on a fait beaucoup trop de bruit sur
cette découverte et qu'en réalité il n'y a pas de quoi s'in-
quiéter.
En effet, les centres vinicoles sont séparés, en Algérie par de
si grandes distances, qu'il sera toujours facile de les préserver
les uns des autres, Or, il n'existe aucun centre entièrement
contaminé. Les quelques taches découvertes aux environs de
Philippeville ont été vigoureusement combattues, et il est indubi-
table qu'avec de la surveillance et quelques soins, on arrivera à
les faire disparaître. C'est ce qui a eu lieu à Tlemcen et à Sidi-
Bel-Abbès. Il n'y a donc nullement lieu de s'inquiéter, j'ajoute-
rai , au contraire, car les viticulteurs sont maintenant prévenus
et ils s'attacheront eux-mêmes, par une surveillance active, à ce
que leurs régions ne soient pas envahies. Déjà une vaste asso-
ciation s'est formée à Philippeville dans ce but et l'on peut être