DE L'OCÉAN A LA MÉDITERRANÉE.
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par une confusion inexplicable qu'on a essayé de les retran-
cher une seconde fois : il était nécessaire de rétablir la vérité
sur ce point.
La question du Bazacle écartée, il reste donc pour les besoins
de la ville de Toulouse 38,n3 — 15m3 = 23ra3 dans le cas
d'étiage exceptionnel. Je sais bien qu'il y a encore la prise d'eau
pour les machines hydrauliques de la manufactures des tabacs ;
on la rachètera, comme celle du Bazacle. On est donc, en toute
bonne foi, dans la nécessité de reconnaître un minimum excep-
tionnel de 23m 3 pour les besoins de la ville de Toulouse.
Admettons, comme dans les villes abondamment pourvues
d'eau, 200 litres par habitant et par jour, cela fait pour une
population de 150,000 habitants, 30,000m3par 24 heures, soit
moins de 0m3 35 par seconde. On voit donc qu'il n'y a pas
l'ombre de crainte à avoir pour la ville de Toulouse et que
môme dans les étiages extrêmes, la Garonne roulera dans la
traversée de cette ville un volume d'eau de plus de 22™3 inuti-
lisés. Je pourrais montrer, quoi qu'on en ait dit, que l'Aude
elle-même est susceptible de fournir une quantité d'eau appré-
ciable dans les biefs inférieurs du versant de la Méditerranée ;
mais cette eau est inutile pour la navigation et ne servira que
pour les irrigations. Ce n'est pas le lieu d'en parler ici1.
Il est vrai de dire que, par décret du 16 mai 1866, il a été
donné au canal de Saint-Martory une concession de 10m3, à
prendre dans la Garonne à 70 kilomètres en amont de Toulouse.
Aux termes de l'art. 9 de ce décret, l'administration conserve
la faculté de réduire le volume disponible à 5m 3 par seconde,
pendant l'étiage. Il faut donc, en toute loyauté et en bonne
logique, comparer le débit d'étiage minimum à ce volume réduit
de 5™3. Ces 5m3 ont-ils été utilisés en 1884 ? (c'est-à-dire 18 ans
après la concession !) AlorsTe jaugeage de Beauzelles avait déjcà
subi toute la réduction dont il était susceptible. S'ils ne l'ont
pas été, c'est donc que la prise d'eau de Saint-Martory serait
inutilisée, au moins en partie! Mais alors, que signifient les
plaintes que l'on formule ?
Je pose donc ce dilemme : ou la concession de Saint-Martory
1. Voir la remarque p. 172.
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par une confusion inexplicable qu'on a essayé de les retran-
cher une seconde fois : il était nécessaire de rétablir la vérité
sur ce point.
La question du Bazacle écartée, il reste donc pour les besoins
de la ville de Toulouse 38,n3 — 15m3 = 23ra3 dans le cas
d'étiage exceptionnel. Je sais bien qu'il y a encore la prise d'eau
pour les machines hydrauliques de la manufactures des tabacs ;
on la rachètera, comme celle du Bazacle. On est donc, en toute
bonne foi, dans la nécessité de reconnaître un minimum excep-
tionnel de 23m 3 pour les besoins de la ville de Toulouse.
Admettons, comme dans les villes abondamment pourvues
d'eau, 200 litres par habitant et par jour, cela fait pour une
population de 150,000 habitants, 30,000m3par 24 heures, soit
moins de 0m3 35 par seconde. On voit donc qu'il n'y a pas
l'ombre de crainte à avoir pour la ville de Toulouse et que
môme dans les étiages extrêmes, la Garonne roulera dans la
traversée de cette ville un volume d'eau de plus de 22™3 inuti-
lisés. Je pourrais montrer, quoi qu'on en ait dit, que l'Aude
elle-même est susceptible de fournir une quantité d'eau appré-
ciable dans les biefs inférieurs du versant de la Méditerranée ;
mais cette eau est inutile pour la navigation et ne servira que
pour les irrigations. Ce n'est pas le lieu d'en parler ici1.
Il est vrai de dire que, par décret du 16 mai 1866, il a été
donné au canal de Saint-Martory une concession de 10m3, à
prendre dans la Garonne à 70 kilomètres en amont de Toulouse.
Aux termes de l'art. 9 de ce décret, l'administration conserve
la faculté de réduire le volume disponible à 5m 3 par seconde,
pendant l'étiage. Il faut donc, en toute loyauté et en bonne
logique, comparer le débit d'étiage minimum à ce volume réduit
de 5™3. Ces 5m3 ont-ils été utilisés en 1884 ? (c'est-à-dire 18 ans
après la concession !) AlorsTe jaugeage de Beauzelles avait déjcà
subi toute la réduction dont il était susceptible. S'ils ne l'ont
pas été, c'est donc que la prise d'eau de Saint-Martory serait
inutilisée, au moins en partie! Mais alors, que signifient les
plaintes que l'on formule ?
Je pose donc ce dilemme : ou la concession de Saint-Martory
1. Voir la remarque p. 172.