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Revue de l'Afrique française et des antiquités africaines — 4.1886

DOI issue:
Fasc. 17 (Mai-Juin 1886)
DOI issue:
Fasc. 18 (Juillet-Aout 1886)
DOI article:
Chronique
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.19137#0298

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"268 CHRONIQUE.

l'endroit le plus chaud et le plus malsain de la côte, Gabès
dont l'oasis est fertile sans doute, mais dont le mouillage est à
deux milles au large, en vue d'une plage sablonneuse, nue,
dépourvue de tout abri : autant dire que Gabès n'a pas de port.
Près de Gabès est le camp de Ras-el-Oued, plus malsain encore.
Enfin, notre poste le plus avancé de ce côté est Kasr-Métameur,
à 50 kilomètres de l'Oued Fissi, à 120 kilomètres environ de
l'Oued Magta, c'est-à-dire de la vraie frontière.

Au lieu d'adopter cette ligne de défense, il eût été naturel, et
aussi aisé qu'avantageux, de faire quelques pas en avant, de
s'établir un peu plus loin. Zarzis était tout indiqué comme
quartier général. Zarzis, situé environ à 25 lieues au sud-est de
Gabès, au delà de l'île Djerba, possède un excellent mouillage,
jouit d'un climat salubre, est entouré d'un territoire admira-
blement fécond.

Pourcpuoi n'est-on pas allé jusqu'à Zarzis et à l'Oued Magta?
Pourquoi ne s'est-on pas renseigné, ou, si l'on était renseigné,
pourquoi n'a-t-on pas profité des renseignements qu'on avait
recueillis ? Pourquoi a-t-on laissé en dehors de nos possessions
un territoire long de 100 kilomètres, large de 60 ou 80, sans
vouloir en quelque sorte en prendre livraison ? Victimes de cette
erreur ou de cette négligence étrange, les populations limi-
trophes de la Tripolitaine se sont ainsi trouvées sans police et
sans défense, ohligées de se garder elles-mêmes contre les incur-
sions de leurs voisins, faisant elles-mêmes aussi quelquefois des
incursions chez eux, pour reprendre leurs chameaux ou leurs
moutons volés, nous demandant notre protection que nous nous
sommes obstinés à leur refuser ou du moins que nous leur
avons donnée sous la forme la plus singulière.

L'autorité militaire les a constituées en maghzen et leur a
imposé un règlement de 300 pages, en leur disant ensuite :
débrouillez-vous.

Serait-ce que cette même autorité militaire entretenait à des-
sein l'incertitude pour se donner l'occasion soit de faire des
colonnes, soit même de gagner des grades et des étoiles en
fumant tranquillement des cigares à Gabès que l'on représentait
comme un poste d'avant-garde? Serait-ce que l'esprit des
bureaux arabes, en ce qu'il a de pire, subsisterait encore dans
 
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