366
LES INTÉRÊTS DE LALGÉBIE
bants, tout cela fait que ce moyen de conservation a été presque
généralement abandonné.
En fait d'insecticides, je n'en ai employé qu'un seul sur une
assez vaste échelle.
En 1874. le sulfure de potassium avait produit des effets
magiques sur des ceps pnylloxérés et traités par la commission
départementale de l'Hérault, au champ d'expériences des vignes
du mas de las Sorres, près de Montpellier. Je me rendis sur les
lieux d'expérimentation, et fus, en effet, frappé par la rigoureuse
végétation du carré de vigne traité au sulfure de potassium. On
pouvait espérer que le remède contre le terrible puceron était
trouvé.
J'avais depuis peu de temps découvert un foyer d'infection
dans mon vignoble, et j'étais résolu à défendre ce dernier par
tous les moyens possibles. En présence des résultats, obtenus à
las Sorres, je priai mon exellent ami, M. Hugounenq, manufac-
turier-chimiste à Lodève, de me faire fabriquer 3.000 kilos de
sulfure de potassium. Fin décembre 1874 et en janvier 1875,
je traitai deux vignes d'une contenance chacune de 2 hectares :
l'une, sur un sol d'alluvion très riche et très fertile, et sur
laquelle j'avais reconnu un point d'attaque ; l'autre, sur un sol
argilo-calcaire, compact, mais très profond et très fertile,
n'ayant aucune trace d'atteinte, mais contiguë à une vigne for-
tement contaminée. Le traitement fut exécuté sous mes yeux et
avec toute la précision et la régularité possibles. En plus de la
dose de sulfure donnée à chaque pied, j'y fis ajouter une bonne
fumure.
A part ce traitement qui m'était recommandé par son efficacité
reconnue, je mentionnerai pour mémoire une série de divers
traitements de mon cru, tels que chaux ammoniacale provenant
de l'épuration du gaz, acide phénique dissous dans l'urine, car-
touches de carbonate de chaux et de sulfate d'ammoniaque
enfouis aux quatre coins du cep, sulfure de carbone, etc., etc.
Tout cela éparpillé sur divers points de mon vignoble, d'une
contenance de vingt-cinq hectares.
Au début de la végétation, je ne remarquai rien d'anormal,
mais au moment de la véraison et surtout à la chute des feuilles,
je constatai que mes vignes se mouraient : elles étaient perdues.
LES INTÉRÊTS DE LALGÉBIE
bants, tout cela fait que ce moyen de conservation a été presque
généralement abandonné.
En fait d'insecticides, je n'en ai employé qu'un seul sur une
assez vaste échelle.
En 1874. le sulfure de potassium avait produit des effets
magiques sur des ceps pnylloxérés et traités par la commission
départementale de l'Hérault, au champ d'expériences des vignes
du mas de las Sorres, près de Montpellier. Je me rendis sur les
lieux d'expérimentation, et fus, en effet, frappé par la rigoureuse
végétation du carré de vigne traité au sulfure de potassium. On
pouvait espérer que le remède contre le terrible puceron était
trouvé.
J'avais depuis peu de temps découvert un foyer d'infection
dans mon vignoble, et j'étais résolu à défendre ce dernier par
tous les moyens possibles. En présence des résultats, obtenus à
las Sorres, je priai mon exellent ami, M. Hugounenq, manufac-
turier-chimiste à Lodève, de me faire fabriquer 3.000 kilos de
sulfure de potassium. Fin décembre 1874 et en janvier 1875,
je traitai deux vignes d'une contenance chacune de 2 hectares :
l'une, sur un sol d'alluvion très riche et très fertile, et sur
laquelle j'avais reconnu un point d'attaque ; l'autre, sur un sol
argilo-calcaire, compact, mais très profond et très fertile,
n'ayant aucune trace d'atteinte, mais contiguë à une vigne for-
tement contaminée. Le traitement fut exécuté sous mes yeux et
avec toute la précision et la régularité possibles. En plus de la
dose de sulfure donnée à chaque pied, j'y fis ajouter une bonne
fumure.
A part ce traitement qui m'était recommandé par son efficacité
reconnue, je mentionnerai pour mémoire une série de divers
traitements de mon cru, tels que chaux ammoniacale provenant
de l'épuration du gaz, acide phénique dissous dans l'urine, car-
touches de carbonate de chaux et de sulfate d'ammoniaque
enfouis aux quatre coins du cep, sulfure de carbone, etc., etc.
Tout cela éparpillé sur divers points de mon vignoble, d'une
contenance de vingt-cinq hectares.
Au début de la végétation, je ne remarquai rien d'anormal,
mais au moment de la véraison et surtout à la chute des feuilles,
je constatai que mes vignes se mouraient : elles étaient perdues.