UNE CLASSIFICATION DES SENS DU MOT « HOSOU »
91
b) Le mot § jj 1 peut aussi désigner, inversement, l'influence morale que tout subor-
donné peut avoir sur son supérieur. On dit alors de cet homme qu'il est « influent » sur tel
autre, ou qu'il est son « favori ». Les exemples de « favori d'un dieu » ou « du roi » se comp-
tent par milliers ^ | ^r^'ff^â5' )' ^anS CG sens' on ^rouve ^s souvent
jj^ 1 ou parallélisme avec « aimé de » \ — Mais quand on est influent ou favori,
on reçoit des faveurs; on arrive à la vieillesse « sous les faveurs du roi » —^ Ç
(an <=> t (a , -A i Jy <=r> à
', et ce mot « faveurs » y prend un sens nouveau très précis. La faveur consiste
e/i ( v\ ) une certaine chose décernée de par (_ ou ) quelqu un. tantôt c est
faveur morale : <=> 9 v 11
Il sortit favorisé cle
force et de vaillance par Amon; » le plus souvent, c'est faveur matérielle. Pour tel per-
sonnage, la faveur donnée consiste « en bracelets d'argent » ( A v V QV 1
4 |\ )9l V o^> l1r*™n ) ; tel autre « prit en faveurs du roi des milliers de toutes
sortes de choses, d'or, d'argent, d'étoffes, de parfums, de pains, de cruches, de bière, de
viande, de gâteaux, selon l'ordre cle mon maître Amon de décerner en public les marques
de ma faveur5. » Souvent, « les faveurs » sont des « statues de double » données par le
roi; parfois une « salle funéraire dans la demeure d'éternité6. » Il était naturel que
ces résultats de la « faveur » prissent le nom de la faveur elle-même7.
V. Après avoir examiné les dérivés « effluer, influer » de la racine jj^ Xjluer, il
nous reste à considérer le mot |^ 11, avec le dôterminatif des jambes v\, employé dans
un sens précis de marche, de venue, qui nous semble correspondre à la nuance analogue,
affluere, conjluere, du mot latin fluere. Le sens premier de cette nouvelle forme est
venir; cela ressort cle la formule : $ 0 0 Q f\ r „ ft ga Majesté vjnT
en paix au pays d'Egypte, » où le verbe 1 remplace le terme ordinaire (jj. La même
traduction convient à un passage des aventures cle Sinouhit : ^ ^ 8 $
Cf. Oimi, 1. 49 : Q
V___0 A«WW
mwa ^ « Aimé de Râ, favori de Montou. » Pap. de Berlin, I, I. 206.
AAA/W\ , (9 n T -H- A/V*AV\
2. Chabas, L'Egyptologie, p. 147, note 6.
3. Brugsch. Dict. Suppl., p. 846.
4. Zeilschrift, 1883. p. 135.
5. Texte cité par Maspero, Bibliothèque égyptienne, i. I, p. 42. ^y^- Oc»
/- ^ looooooXj III /wwvaIIIiJT^ III-_D 11 i i i A Jï
AAAAAA
^ '......11^
q v\ I vyf —u) • Cf. une stèle citée par Maspero, i&id., p. 39. Le défunt, après chaque dignité qu'il
à_a À _zf i El i i i
énurnère, ajoute : « (Le roi) me favorisa en cela grandement. »
6. Maspero, De quelques Documents relatifs aux statues des morts (Bibl. égyptologique, t. I, p. 61).
7. Cf. Mélanges d'Archéologie, n° 8, p. 63. Ajouter aux exemples cités ceux-ci : Lepsius, Den/,-m., III
140, b. « Le roi adore ses pères et leur dit : Salut à vous, (favorisez-moi) donnez-moi par votre faveur la posi-
tion d'éternité, affermissez mon nom pour jamais. »
û ^\ k-, • ----> /wwv\
Stèle
d'Ahmès, 1. 2 : —_0^\J) © /wwv\ l/UW « je vous fais connaître les faveurs que j'ai obtenues. »
i-^-. i i lÀÀiW q
8. Pap. Sallier, IV, 6/7.
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b) Le mot § jj 1 peut aussi désigner, inversement, l'influence morale que tout subor-
donné peut avoir sur son supérieur. On dit alors de cet homme qu'il est « influent » sur tel
autre, ou qu'il est son « favori ». Les exemples de « favori d'un dieu » ou « du roi » se comp-
tent par milliers ^ | ^r^'ff^â5' )' ^anS CG sens' on ^rouve ^s souvent
jj^ 1 ou parallélisme avec « aimé de » \ — Mais quand on est influent ou favori,
on reçoit des faveurs; on arrive à la vieillesse « sous les faveurs du roi » —^ Ç
(an <=> t (a , -A i Jy <=r> à
', et ce mot « faveurs » y prend un sens nouveau très précis. La faveur consiste
e/i ( v\ ) une certaine chose décernée de par (_ ou ) quelqu un. tantôt c est
faveur morale : <=> 9 v 11
Il sortit favorisé cle
force et de vaillance par Amon; » le plus souvent, c'est faveur matérielle. Pour tel per-
sonnage, la faveur donnée consiste « en bracelets d'argent » ( A v V QV 1
4 |\ )9l V o^> l1r*™n ) ; tel autre « prit en faveurs du roi des milliers de toutes
sortes de choses, d'or, d'argent, d'étoffes, de parfums, de pains, de cruches, de bière, de
viande, de gâteaux, selon l'ordre cle mon maître Amon de décerner en public les marques
de ma faveur5. » Souvent, « les faveurs » sont des « statues de double » données par le
roi; parfois une « salle funéraire dans la demeure d'éternité6. » Il était naturel que
ces résultats de la « faveur » prissent le nom de la faveur elle-même7.
V. Après avoir examiné les dérivés « effluer, influer » de la racine jj^ Xjluer, il
nous reste à considérer le mot |^ 11, avec le dôterminatif des jambes v\, employé dans
un sens précis de marche, de venue, qui nous semble correspondre à la nuance analogue,
affluere, conjluere, du mot latin fluere. Le sens premier de cette nouvelle forme est
venir; cela ressort cle la formule : $ 0 0 Q f\ r „ ft ga Majesté vjnT
en paix au pays d'Egypte, » où le verbe 1 remplace le terme ordinaire (jj. La même
traduction convient à un passage des aventures cle Sinouhit : ^ ^ 8 $
Cf. Oimi, 1. 49 : Q
V___0 A«WW
mwa ^ « Aimé de Râ, favori de Montou. » Pap. de Berlin, I, I. 206.
AAA/W\ , (9 n T -H- A/V*AV\
2. Chabas, L'Egyptologie, p. 147, note 6.
3. Brugsch. Dict. Suppl., p. 846.
4. Zeilschrift, 1883. p. 135.
5. Texte cité par Maspero, Bibliothèque égyptienne, i. I, p. 42. ^y^- Oc»
/- ^ looooooXj III /wwvaIIIiJT^ III-_D 11 i i i A Jï
AAAAAA
^ '......11^
q v\ I vyf —u) • Cf. une stèle citée par Maspero, i&id., p. 39. Le défunt, après chaque dignité qu'il
à_a À _zf i El i i i
énurnère, ajoute : « (Le roi) me favorisa en cela grandement. »
6. Maspero, De quelques Documents relatifs aux statues des morts (Bibl. égyptologique, t. I, p. 61).
7. Cf. Mélanges d'Archéologie, n° 8, p. 63. Ajouter aux exemples cités ceux-ci : Lepsius, Den/,-m., III
140, b. « Le roi adore ses pères et leur dit : Salut à vous, (favorisez-moi) donnez-moi par votre faveur la posi-
tion d'éternité, affermissez mon nom pour jamais. »
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Stèle
d'Ahmès, 1. 2 : —_0^\J) © /wwv\ l/UW « je vous fais connaître les faveurs que j'ai obtenues. »
i-^-. i i lÀÀiW q
8. Pap. Sallier, IV, 6/7.