DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Stein, Henri: Antonello de Messine
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24871#0040
ANTONELLO DE MESSINE
rendre Vasari en faute est devenu une bana-
lité'. Né en 1512, il commença d’écrire vers
1545 et peut être un précieux témoin pour
ses contemporains, mais il est facile de
concevoir qu’il n’a pas la même autorité
pour parler des époques antérieures; aux
souvenirs recueillis par lui de source sure
se mêlèrent inévitablement quelques
légendes et autant d'erreurs, propagées de
bouche en bouche. Sa bonne foi n'est pas
suspectée; il convient seulement de contrôler et rectifier son récit,
quand on en a les moyens.
Le peu que nous savions sur Antonello de Messine, autrefois,
nous le devions à Vasari. Il n’y a pas bien longtemps, — vingt-cinq
ans à peine, — deux lettres exhumées des Archives de Milan ont
apporté sur Antonello une lumière inattendue et confirmé ce que
Vasari a écrit sur la notoriété publique dont le peintre sicilien jouis-
sait à Venise en 1476. Trois historiens d’art ont tour à tour cherché
à élucider les questions de chronologie et de technique qui se
posaient autour d’Antonello, pour avoir raison du silence ou des
points d’interrogation de Vasari. Wauters considère la biographie
écrite au xvie siècle comme une « trace fantastique » ; A. von
Wurzbach et Gronau la traitent avec moins de désinvolture et se
préoccupent des questions de dates et d’attribution qui se posent à
tout propos, sans parvenir à des solutions entièrement satisfaisantes.
Mais voici que, récemment, ont paru en Italie des documents de
rendre Vasari en faute est devenu une bana-
lité'. Né en 1512, il commença d’écrire vers
1545 et peut être un précieux témoin pour
ses contemporains, mais il est facile de
concevoir qu’il n’a pas la même autorité
pour parler des époques antérieures; aux
souvenirs recueillis par lui de source sure
se mêlèrent inévitablement quelques
légendes et autant d'erreurs, propagées de
bouche en bouche. Sa bonne foi n'est pas
suspectée; il convient seulement de contrôler et rectifier son récit,
quand on en a les moyens.
Le peu que nous savions sur Antonello de Messine, autrefois,
nous le devions à Vasari. Il n’y a pas bien longtemps, — vingt-cinq
ans à peine, — deux lettres exhumées des Archives de Milan ont
apporté sur Antonello une lumière inattendue et confirmé ce que
Vasari a écrit sur la notoriété publique dont le peintre sicilien jouis-
sait à Venise en 1476. Trois historiens d’art ont tour à tour cherché
à élucider les questions de chronologie et de technique qui se
posaient autour d’Antonello, pour avoir raison du silence ou des
points d’interrogation de Vasari. Wauters considère la biographie
écrite au xvie siècle comme une « trace fantastique » ; A. von
Wurzbach et Gronau la traitent avec moins de désinvolture et se
préoccupent des questions de dates et d’attribution qui se posent à
tout propos, sans parvenir à des solutions entièrement satisfaisantes.
Mais voici que, récemment, ont paru en Italie des documents de