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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 8.1882 (Teil 3)

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Durand-Gréville, Émile: Le portrait d'Amerbach par Holbein
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https://doi.org/10.11588/diglit.19460#0017

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LE PORTRAIT D’AMERBACH, PAR HOLBEIN.

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Amerbach ne fut pas seulement le protecteur et l’ami de Holbein : tous ceux qui aiment
l’art lui doivent une certaine reconnaissance. Amateur éclairé, non seulement il contribua par ses
encouragements à la création de plusieurs chefs-d’œuvre, mais encore il mit tous ses soins à la
conservation d’une foule de peintures sur papier, d'esquisses et de dessins, qui sans sa prévoyance
attentive auraient été perdus. Sa collection, — son cabinet, comme on disait alors, — léguée par
lui à son fils et vendue en 1661 par son petit-fils au gouvernement de Bâle pour la somme relati-
vement minime de 9,000 thalers, forme jusqu’à présent la partie la plus importante du musée de
Bâle. On peut en juger par les chiffres suivants : le Cabinet Amerbach comprenait une dizaine
de tableaux de Holbein le Vieux, une soixantaine de dessins et trente-cinq tableaux plus ou moins
importants de Holbein le Jeune.
Les Bâlois, poussés sans doute par un sentiment de reconnaissance, ont fait au portrait
d’Amerbach une situation particulière, presque inaccessible. Alors que tous les autres tableaux de
leur musée ont été reproduits librement par la photographie et répandus en millions d’exemplaires
dans le monde entier, ce portrait seul est exclu de la loi commune : aucun objectif photogra-
phique n’a encore été braqué sur lui et ne le sera peut-être de longtemps.
Toutefois la défense faite aux photographes ne s’étendait pas aux artistes. Il existe de ce
portrait une copie gravée, et l’exemplaire photographique de l'admirable collection Braun a été
fait d’après un bon dessin de Bida.
Le dessin que l’Art publie aujourd’hui est l’œuvre d’un jeune artiste à qui les leçons de
Holbein ont profité, et dont le nom n’est pas inconnu aux visiteurs du Salon1. Avec l’acharnement
et la longue patience qui sont la condition d’un semblable travail, il s’est pris corps à corps avec
le chef-d'œuvre de Holbein.
Son audacieuse tentative a été couronnée d’un plein succès. Nous croyons pouvoir affirmer
que la copie mise sous les yeux des lecteurs de l’Art rend plus fidèlement que celles qui l’ont
précédée l’impeccable dessin et le caractère de l’original.
E. Durand-Gréville.

1. Il s’agit de l’artiste dont le tableau : le Premier Printemps, a été tant remarqué des amateurs. 1! y a bien des gens qui ne s’imagi-
neraient pas que l’étude des portraits de Holbein pût être utile à des paysagistes.


Cul-de-lampe
composé et dessiné pour l'Art par John Watkins.
 
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