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LA CHRONIQUE DES ARTS
Le Calendrier gaulois de Coligny. — M. Loth,
doyen de la Faculté des Lettres de Rennes, décrit
et commente un calendrier gaulois découvert à
Coligny. C’est un document officiel rédigé par le
corps sacerdotal de la région et la langue employée
est le gaulois. Le caractère celtique du calendrier
ne saurait être contesté.
-►>.-#-
Société des Antiquaires de France
Séance du 6 janvier
Après le discours d’usage, prononcé par M. J.
Martha, président sortant, M. Maurice Prou
occupe le fauteuil de la présidence.
Ont été élus associés correspondants honoraires
à l’étranger : MM. Pirenne, professeur à l’Univer-
sité de Gand (Belgique) ; Michaelis, professeur à
l’Université de Strasbourg, et H. de Geymüller,
correspondant de l’Institut, à Baden-Baden.
M. C. Enlart, membre résidant, fait une très
intéressante communication sur plusieurs monu-
ments archéologiques de la ville de Messine, qu’il
a étudiés et photographiés et qui paraissent avoir
disparu dans le cataclysme récent.
—- -fl>
A propos du peintre Evariste Baschenis (1)
Vienne, décembre 1908.
Monsieur le Directeur,
J'ai lu avec infiniment d’intérêt dans la Chro-
nique des Arts du 7 novembre dernier la notice
substantielle et précieuse de M. G. Frizzoni concer-
nant Evariste Baschenis. Permettez-moi d'ap-
porter à mon tour une petite contribution au ca-
talogue des peintures de cet artiste.
Je connais, sans les avoir toutes étudiées, plu-
sieurs œuvres de Baschenis. Entre autres j’ai vu
dans les réserves de l’Académie de Arenise, il y a à
peu près douze ans, une nature morte de notre
peintre. Elle représente des instruments de mu-
sique avec un globe, des tentures, etc., d’une exé-
cution très minutieuse (sur toile vénitienne; lar-
geur 1 m. 53; hauteur 1 m. 08). La dénomination
du tableau est constatée par des inventaires de
1811.
Quatre ouvrages de Baschenis se trouvaient
en 1822 dans la Commanderie de Malte à Venise.
D’autres, au nombre de quatre, furent transportés
en 1811 à Milan ; deux vinrent à l’Académie
de Venise (renseignements provenant de M.
G. Ludwig.) On rencontrera sans doute un jour
ces morceaux dans les magasins des galeries ita-
liennes, et dans des collections privées se retrou-
veront sans doute aussi quelques travaux de notre
Baschenis : je soupçonne qu’une nature moi’te
faisant partie de la collection Sartorio, à Trieste,
est de sa main ; ce tableau ressemble beaucoup à
celui de l'Académie de Venise.
Quant à la bibliographie concernant Baschenis,
je citerai les Lettere sulla pittura... (Rome, 1757),
Délia pittura veneziana, de Zanetti, les livres
bergamasques de Tassi et Locatelli, l’histoire de la
peinture de Lanzi et les dictionnaires de Füssli, 1
(1) V. Chronique des Arts du 7 novembre 1908,
p. 349.
Nagler, Julius Meyer, enfin YAllgemeines Künst
lerlexikon de MM. Thieme et Becker, en cours
de publication.
Veuillez agréer, etc.
Dr Th. v. Frimmel.
-;--
CORRESPONDANCE DE SICILE
LES ŒUVRES DART DE MESSINE
On a commencé à Messine la recherche des
œuvres d’art enfouies sous les décombres. Le
professeur Salinas a été chargé de cette mission
par le ministère de l’Instruction publique. Après
deux jours de travail, il a réussi à sauver le trip-
tyque d’Antonello de Messine, daté de 1463 (1). Les
volets représentant saint Grégoire et saint Benoît
ont été endommagés par la chute des matériaux, la
Madone de la partie centrale est à peu près
intacte. Trois tableaux flamands sont indemnes.
Soixante-quatorze des vases fabriqués en 1568 à
Urbino et Faenza pour la pharmacie et l’hôpital
civil, ainsi que le trésor de la cathédrale, riche en
ouvrage d’orfèvrerie du xve siècle, en joyaux et en
émaux, ont été mis en lieu sûr. Enfin on a retrouvé
les manuscrits grecs et les incunables de la Biblio-
thèque.
L. II.
REVUE DES REVUES
— Le Temps (10 janvier). — Notre éminent colla-
borateur M. Edmond Pottier expose dans une
longue lettre, avec sa clarté habituelle, l'impor-
tance de la réforme de l’erseignement du dessin
dans les lycées et collèges, qui, ainsi que nous
annonçons plus haut, vient d’être adoptée par le
Conseil supérieur de l’Instruction publique : le
remplacement de la méthode dite « géométrique »
par la méthode intuitive où les modèles seront
toujours pris dans la réalité — objets d’usage,
objets d’art, formes vivantes — et où la nature
sera, à l’exclusion de toute autre formule, à la base
de Renseignement du dessin. Un second point est
la variété des procédés techniques : non seulement
on n’exclut pas la couleur, mais on recommande de
donner un libre cours, en les dirigeant, aux instincts
des enfants, qui sont naturellement coloristes. On a
aussi introduit le modelage pour mieux donner aux
enfants la sensation matérielle de la réalité des
formes. Enfin, en troisième lieu, « les nouveaux
programmes indiquent un changement, à notre
sens, capital : ils lient l’enseignement du dessin à
l’éducation générale », faisant profiter les leçons
des diverses sciences du cours de dessin et réci-
proquement, inscrivant, par exemple, dans chaque
classe, au programme de dessin du cours d’his-
toire, successivement de beaux modèles d’Egypte,
de Grèce, du Moyen âge, etc. « C’est tirer le cours
du cLssin du rôle obscur où il végète, c’est mon-
trer que ce cours a une valeur pédagogique émi-
nente et qu'il est un corollaire indispensable à
d’autres classes ».
(1) Dont la Gazette de janvier publie une partie.
LA CHRONIQUE DES ARTS
Le Calendrier gaulois de Coligny. — M. Loth,
doyen de la Faculté des Lettres de Rennes, décrit
et commente un calendrier gaulois découvert à
Coligny. C’est un document officiel rédigé par le
corps sacerdotal de la région et la langue employée
est le gaulois. Le caractère celtique du calendrier
ne saurait être contesté.
-►>.-#-
Société des Antiquaires de France
Séance du 6 janvier
Après le discours d’usage, prononcé par M. J.
Martha, président sortant, M. Maurice Prou
occupe le fauteuil de la présidence.
Ont été élus associés correspondants honoraires
à l’étranger : MM. Pirenne, professeur à l’Univer-
sité de Gand (Belgique) ; Michaelis, professeur à
l’Université de Strasbourg, et H. de Geymüller,
correspondant de l’Institut, à Baden-Baden.
M. C. Enlart, membre résidant, fait une très
intéressante communication sur plusieurs monu-
ments archéologiques de la ville de Messine, qu’il
a étudiés et photographiés et qui paraissent avoir
disparu dans le cataclysme récent.
—- -fl>
A propos du peintre Evariste Baschenis (1)
Vienne, décembre 1908.
Monsieur le Directeur,
J'ai lu avec infiniment d’intérêt dans la Chro-
nique des Arts du 7 novembre dernier la notice
substantielle et précieuse de M. G. Frizzoni concer-
nant Evariste Baschenis. Permettez-moi d'ap-
porter à mon tour une petite contribution au ca-
talogue des peintures de cet artiste.
Je connais, sans les avoir toutes étudiées, plu-
sieurs œuvres de Baschenis. Entre autres j’ai vu
dans les réserves de l’Académie de Arenise, il y a à
peu près douze ans, une nature morte de notre
peintre. Elle représente des instruments de mu-
sique avec un globe, des tentures, etc., d’une exé-
cution très minutieuse (sur toile vénitienne; lar-
geur 1 m. 53; hauteur 1 m. 08). La dénomination
du tableau est constatée par des inventaires de
1811.
Quatre ouvrages de Baschenis se trouvaient
en 1822 dans la Commanderie de Malte à Venise.
D’autres, au nombre de quatre, furent transportés
en 1811 à Milan ; deux vinrent à l’Académie
de Venise (renseignements provenant de M.
G. Ludwig.) On rencontrera sans doute un jour
ces morceaux dans les magasins des galeries ita-
liennes, et dans des collections privées se retrou-
veront sans doute aussi quelques travaux de notre
Baschenis : je soupçonne qu’une nature moi’te
faisant partie de la collection Sartorio, à Trieste,
est de sa main ; ce tableau ressemble beaucoup à
celui de l'Académie de Venise.
Quant à la bibliographie concernant Baschenis,
je citerai les Lettere sulla pittura... (Rome, 1757),
Délia pittura veneziana, de Zanetti, les livres
bergamasques de Tassi et Locatelli, l’histoire de la
peinture de Lanzi et les dictionnaires de Füssli, 1
(1) V. Chronique des Arts du 7 novembre 1908,
p. 349.
Nagler, Julius Meyer, enfin YAllgemeines Künst
lerlexikon de MM. Thieme et Becker, en cours
de publication.
Veuillez agréer, etc.
Dr Th. v. Frimmel.
-;--
CORRESPONDANCE DE SICILE
LES ŒUVRES DART DE MESSINE
On a commencé à Messine la recherche des
œuvres d’art enfouies sous les décombres. Le
professeur Salinas a été chargé de cette mission
par le ministère de l’Instruction publique. Après
deux jours de travail, il a réussi à sauver le trip-
tyque d’Antonello de Messine, daté de 1463 (1). Les
volets représentant saint Grégoire et saint Benoît
ont été endommagés par la chute des matériaux, la
Madone de la partie centrale est à peu près
intacte. Trois tableaux flamands sont indemnes.
Soixante-quatorze des vases fabriqués en 1568 à
Urbino et Faenza pour la pharmacie et l’hôpital
civil, ainsi que le trésor de la cathédrale, riche en
ouvrage d’orfèvrerie du xve siècle, en joyaux et en
émaux, ont été mis en lieu sûr. Enfin on a retrouvé
les manuscrits grecs et les incunables de la Biblio-
thèque.
L. II.
REVUE DES REVUES
— Le Temps (10 janvier). — Notre éminent colla-
borateur M. Edmond Pottier expose dans une
longue lettre, avec sa clarté habituelle, l'impor-
tance de la réforme de l’erseignement du dessin
dans les lycées et collèges, qui, ainsi que nous
annonçons plus haut, vient d’être adoptée par le
Conseil supérieur de l’Instruction publique : le
remplacement de la méthode dite « géométrique »
par la méthode intuitive où les modèles seront
toujours pris dans la réalité — objets d’usage,
objets d’art, formes vivantes — et où la nature
sera, à l’exclusion de toute autre formule, à la base
de Renseignement du dessin. Un second point est
la variété des procédés techniques : non seulement
on n’exclut pas la couleur, mais on recommande de
donner un libre cours, en les dirigeant, aux instincts
des enfants, qui sont naturellement coloristes. On a
aussi introduit le modelage pour mieux donner aux
enfants la sensation matérielle de la réalité des
formes. Enfin, en troisième lieu, « les nouveaux
programmes indiquent un changement, à notre
sens, capital : ils lient l’enseignement du dessin à
l’éducation générale », faisant profiter les leçons
des diverses sciences du cours de dessin et réci-
proquement, inscrivant, par exemple, dans chaque
classe, au programme de dessin du cours d’his-
toire, successivement de beaux modèles d’Egypte,
de Grèce, du Moyen âge, etc. « C’est tirer le cours
du cLssin du rôle obscur où il végète, c’est mon-
trer que ce cours a une valeur pédagogique émi-
nente et qu'il est un corollaire indispensable à
d’autres classes ».
(1) Dont la Gazette de janvier publie une partie.