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PREMIER RAPPORT A M. LE MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE
SUR UNE MISSION ARCHÉOLOGIQUE DANS LE MIDI DE L’ITALIE.
(Planches 3, n° i, 4, 5, 6, 7, 8 et 9.)
Monsieur le Ministre,
Vous m’avez chargé, cette année, d’une mission dans l’extrémité méridionale
de l’Italie, destinée à compléter l’exploration archéologique de la Grande-Grèce,
à laquelle j’avais déjà consacré trois voyages, exécutés entièrement à mes frais,
lesquels n’avaient pas été sans fruit pour la science et avaient fourni à nos col-
lections nationales du Louvre l’occasion de s’enrichir de nombreux objets,
entre autres de 800 terres cuites, provenant en majeure partie de Tarente, et
de nombreux vases peints. Je devais également étendre mes recherches d’anti-
quités dans une partie du territoire de l’ancienne Lucanie, jusqu’à ce jour très
imparfaitement étudié et connu. En dépit du mal qui m’a atteint au cours du
voyage et retenu, depuis mon retour, de longues semaines dans mon lit, j’ai pu
accomplir intégralement le programme que j’avais soumis à la Commission des
Missions, et cette tâche, souvent assez rude, m’a été facilitée par l’accueil
singulièrement cordial et flatteur que j’ai rencontré dans toutes les localités des
provinces que j’avais à parcourir, par l’empressement que, partout, les autorités
gouvernementales et municipales, ainsi que les particuliers, ont mis à faciliter
mon entreprise, à placer à ma disposition les documents qu’ils possédaient et
à me procurer la plus cordiale hospitalité. J’ai senti là, de près, ces sympathies
françaises qui sont, quoi qu’on en dise, si profondément ancrées dans la masse
du peuple italien, et je suis heureux de pouvoir en rendre témoignage.
Après avoir rapidement traversé le nord, de la Péninsule et consacré quelques
jours à étudier le nouveau musée d’antiquités si admirablement organisé par la
ville de Bologne sous la savante direction de M. Brizio, — musée où j’ai eu la
PREMIER RAPPORT A M. LE MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE
SUR UNE MISSION ARCHÉOLOGIQUE DANS LE MIDI DE L’ITALIE.
(Planches 3, n° i, 4, 5, 6, 7, 8 et 9.)
Monsieur le Ministre,
Vous m’avez chargé, cette année, d’une mission dans l’extrémité méridionale
de l’Italie, destinée à compléter l’exploration archéologique de la Grande-Grèce,
à laquelle j’avais déjà consacré trois voyages, exécutés entièrement à mes frais,
lesquels n’avaient pas été sans fruit pour la science et avaient fourni à nos col-
lections nationales du Louvre l’occasion de s’enrichir de nombreux objets,
entre autres de 800 terres cuites, provenant en majeure partie de Tarente, et
de nombreux vases peints. Je devais également étendre mes recherches d’anti-
quités dans une partie du territoire de l’ancienne Lucanie, jusqu’à ce jour très
imparfaitement étudié et connu. En dépit du mal qui m’a atteint au cours du
voyage et retenu, depuis mon retour, de longues semaines dans mon lit, j’ai pu
accomplir intégralement le programme que j’avais soumis à la Commission des
Missions, et cette tâche, souvent assez rude, m’a été facilitée par l’accueil
singulièrement cordial et flatteur que j’ai rencontré dans toutes les localités des
provinces que j’avais à parcourir, par l’empressement que, partout, les autorités
gouvernementales et municipales, ainsi que les particuliers, ont mis à faciliter
mon entreprise, à placer à ma disposition les documents qu’ils possédaient et
à me procurer la plus cordiale hospitalité. J’ai senti là, de près, ces sympathies
françaises qui sont, quoi qu’on en dise, si profondément ancrées dans la masse
du peuple italien, et je suis heureux de pouvoir en rendre témoignage.
Après avoir rapidement traversé le nord, de la Péninsule et consacré quelques
jours à étudier le nouveau musée d’antiquités si admirablement organisé par la
ville de Bologne sous la savante direction de M. Brizio, — musée où j’ai eu la