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PARIS ET HÉLÈNE.
J’ai publié dans ce recueil (Gazette arch., 1880, pl. vii et vin, p. 57 et suiv.)
un magnifique vase de terre peinte (xovukoç) à figures rouges sur fond noir,
portant les signatures de Hiéron et de Macron. Sur un des côtés on voit
Paris-Alexandre qui emmène Hélène pour la conduire à Troie.
M. R. Kékulé (Arch. Zeitung, 1882, p. 1) me reproche d’avoir négligé de
comparer cette composition avec celle que l’on voit sur une belle cylix de la
fabrique de Hiéron, autrefois dans la collection du prince de Canino1, aujour-
d’hui au Musée de Berlin2. Sur un des côtés de cette cylix est représenté le
Jugement de Paris et, au revers, Paris-Alexandre emmenant Hélène, la
tête voilée comme une jeune mariée. Suivent Ménélas, Timandra, Evojris,
Icarios et Tynclare. Tous ces personnages, à l’exception de Ménélas, sont
accompagnés d’inscriptions qui indiquent leurs noms. Or, j’ai parlé de cette
cylix dans mon article de la Gazette archéologique (l. cit., p. 61) et je maintiens
le nom de Ménélas que j’ai donné, il y a 46 ans, au personnage barbu qui
précède Timandra. M. Kékulé préfère le nom d’Énée, parce que ce héros
figure auprès de Paris sur le vase portant deux noms d’artistes et qu’un
passage des Cypriaques cité par Proclos3 dit d’une manière formelle que ce fut
d’après l’ordre d’Aphrodite qEÉnée s’embarqua sur le vaisseau qui devait
conduire le jeune fils de Priam en Grèce. Il me semble qnÉnée aurait été
représenté, comme sur le vase signé des noms de Hiéron et Macron, sous la
forme d’un éphèbe. La présence de Ménélas à l’enlèvement d'Hélène peut
paraître étrange, j’en conviens, mais cet enlèvement est figuré ici comme un
cortège nuptial, et un céramographe a pu introduire le roi de Sparte dans
cette scène.
J. de WITTE.
\. Voy. mon Catalogue, n° 129, Paris, 1837.
2. Ed. Gerhard , Trinkschalen und Ce fasse, pl. xi
et xu ; O. Benndorf, Vorlege Blàtler, série A, pl. v.
3.Voy.Welcker, Der opischeCijclus, tome II, p. 506.
J’ai cité ce passage des Cypriaques dans mon travail,
l. cit., p. 60.
PARIS ET HÉLÈNE.
J’ai publié dans ce recueil (Gazette arch., 1880, pl. vii et vin, p. 57 et suiv.)
un magnifique vase de terre peinte (xovukoç) à figures rouges sur fond noir,
portant les signatures de Hiéron et de Macron. Sur un des côtés on voit
Paris-Alexandre qui emmène Hélène pour la conduire à Troie.
M. R. Kékulé (Arch. Zeitung, 1882, p. 1) me reproche d’avoir négligé de
comparer cette composition avec celle que l’on voit sur une belle cylix de la
fabrique de Hiéron, autrefois dans la collection du prince de Canino1, aujour-
d’hui au Musée de Berlin2. Sur un des côtés de cette cylix est représenté le
Jugement de Paris et, au revers, Paris-Alexandre emmenant Hélène, la
tête voilée comme une jeune mariée. Suivent Ménélas, Timandra, Evojris,
Icarios et Tynclare. Tous ces personnages, à l’exception de Ménélas, sont
accompagnés d’inscriptions qui indiquent leurs noms. Or, j’ai parlé de cette
cylix dans mon article de la Gazette archéologique (l. cit., p. 61) et je maintiens
le nom de Ménélas que j’ai donné, il y a 46 ans, au personnage barbu qui
précède Timandra. M. Kékulé préfère le nom d’Énée, parce que ce héros
figure auprès de Paris sur le vase portant deux noms d’artistes et qu’un
passage des Cypriaques cité par Proclos3 dit d’une manière formelle que ce fut
d’après l’ordre d’Aphrodite qEÉnée s’embarqua sur le vaisseau qui devait
conduire le jeune fils de Priam en Grèce. Il me semble qnÉnée aurait été
représenté, comme sur le vase signé des noms de Hiéron et Macron, sous la
forme d’un éphèbe. La présence de Ménélas à l’enlèvement d'Hélène peut
paraître étrange, j’en conviens, mais cet enlèvement est figuré ici comme un
cortège nuptial, et un céramographe a pu introduire le roi de Sparte dans
cette scène.
J. de WITTE.
\. Voy. mon Catalogue, n° 129, Paris, 1837.
2. Ed. Gerhard , Trinkschalen und Ce fasse, pl. xi
et xu ; O. Benndorf, Vorlege Blàtler, série A, pl. v.
3.Voy.Welcker, Der opischeCijclus, tome II, p. 506.
J’ai cité ce passage des Cypriaques dans mon travail,
l. cit., p. 60.