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Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux — 8.1883

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Lenormant, François: Deuxième rapport à M. le Ministre de l’Instruction Publique sur une mission archéologique dans l'Italie méridionale, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25012#0324

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partie de la route en remontant la vallée du Basento jusqu’à son origine, et
descendant ensuite à la mer par celle du torrent Oliva. Par cette voie, il y a bien
18 milles de Consentia au passage du Sabbatus (le Savuto), où l’Itinéraire
marque la première station. Deux milles après, c’est-à-dire à la 20e borne, on
rencontrait Tempsa; c’est exactement le site des Mattonate. Onze milles encore
de plus (31e borne) et le voyageur touchait aux Aquae Angae, que ces chiffres
font correspondre à la source des Bagni. De là pour atteindre à la traversée du
fleuve Angitula (l’Angitola) il fallait encore dix-huit milles (49e borne). Les
Aquae Angae sont bien évidemment les mêmes que la source Agé de la
médaille de Térina, et si, dans la Table de Peutinger et le géographe de
Ravenne, c’est la source thermale qui se trouve enregistrée au lieu de la ville
voisine, il est plus que probable que la cause en est que Térina ne subsistait
plus à l’époque de la rédaction de ces documents.

Il est encore question de la même source chez Geoffroy Malaterra1 quand il
raconte qu’en 1057 Robert Guiscard, marchant pour la première fois contre
Reggio, « traversa les territoires de Cosenza et de Martirano et arriva sur les
bords du fleuve Nocatus, près des sources d’eaux chaudes. Là, il séjourna pen-
dant deux jours pour donner un peu de repos à ses troupes, fatiguées par de
longues marches, et pour étudier le pays. L’armée gagna ensuite Squillace. «
Malheureusement il n’y a pas moyen de se fier à l’exactitude de la forme du
nom de Nocatus donné au Fiume di San-Biase ou Fiume dei Bagni. On sait
dans quel état fautif nous possédons jusqu’ici le texte de Malaterra et combien
une édition critique, d’après les manuscrits , en serait indispensable. Les noms
géographiques, en particulier, y sont à chaque instant altérés. Le chapitre
même d’ou j’extrais ce passage en fournit des exemples frappants dans
plusieurs noms qu’il est extrêmement facile de rétablir sous leur vraie forme2
pour peu que l’on connaisse la géographie du pays, Lenccistrum pour Neocas-
trufn (Nicastro) et Maya pour Maydct (Maida).

Fr. LENORMANT.

( La suite 'prochainement.)

1. Hist. Sicul., I, 18.

2. C’est ce qu’a négligé de faire M. l’abbé Delarc,
Les Normands en Italie, p. 281.
 
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