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Molinier, Emile: Quatre ivoires de l‘époque carolingienne au Musée du Louvre
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QUATRE IVOIRES DE L’ÉPOQUE CAROLINGIENNE
AU MUSÉE DU LOUVRE.
(Planches 18 et 19).
Ce n’est pas sans une certaine hésitation que nous publions les plaques
d’ivoire dont on peut voir les reproductions ci-jointes. Nous n’avons point la
prétention de donner la solution de tous les petits problèmes que soulèvent ces
monuments. Ils appartiennent à une époque sur laquelle les renseignements
n’abondent point et dont nous ne possédons que fort peu de sculptures. Les
monuments des ixe et xe siècles ne sont point aisés à classer. Quelques
archéologues ont tranché toute difficulté en attribuant la plupart des monu-
ments de cette époque, et les ivoires sculptés en particulier, à des artistes
byzantins. C’est un système fort commode, mais repose-t-il sur des bases
solides? Nous ne le pensons pas. Il faut bien admettre que les artistes caro-
lingiens, qui ont pratiqué l’architecture, la peinture, la miniature, l’orfèvrerie,
ont dû aussi laisser des sculptures en nombre assez considérable. Leurs
œuvres, en tant que décorations monumentales, ont disparu complètement
ou à peu près, mais leurs sculptures de petites dimensions, les coffrets, les
plaques de reliure se sont conservés en assez grand nombre. Il n’est pas admis-
sible que les artistes, qui peignaient les miniatures que l’on connaît, aient eu
recours à des byzantins pour fabriquer les riches couvertures de leurs manus-
crits, qui nous offrent des images absolument de même style que ces miniatures.
C’est là un argument que nous fournit le simple bon sens; l’examen d’un très
grand nombre de pièces attribuées à des artistes byzantins nous conduirait au
même résultat. Sans parler des légendes latines gravées sur ces monuments,
légendes qui, dans la plupart des cas, indiquent une origine occidentale, il y a,
parmi les sculptures en ivoire, qui ont été attribuées en masse à des artistes
QUATRE IVOIRES DE L’ÉPOQUE CAROLINGIENNE
AU MUSÉE DU LOUVRE.
(Planches 18 et 19).
Ce n’est pas sans une certaine hésitation que nous publions les plaques
d’ivoire dont on peut voir les reproductions ci-jointes. Nous n’avons point la
prétention de donner la solution de tous les petits problèmes que soulèvent ces
monuments. Ils appartiennent à une époque sur laquelle les renseignements
n’abondent point et dont nous ne possédons que fort peu de sculptures. Les
monuments des ixe et xe siècles ne sont point aisés à classer. Quelques
archéologues ont tranché toute difficulté en attribuant la plupart des monu-
ments de cette époque, et les ivoires sculptés en particulier, à des artistes
byzantins. C’est un système fort commode, mais repose-t-il sur des bases
solides? Nous ne le pensons pas. Il faut bien admettre que les artistes caro-
lingiens, qui ont pratiqué l’architecture, la peinture, la miniature, l’orfèvrerie,
ont dû aussi laisser des sculptures en nombre assez considérable. Leurs
œuvres, en tant que décorations monumentales, ont disparu complètement
ou à peu près, mais leurs sculptures de petites dimensions, les coffrets, les
plaques de reliure se sont conservés en assez grand nombre. Il n’est pas admis-
sible que les artistes, qui peignaient les miniatures que l’on connaît, aient eu
recours à des byzantins pour fabriquer les riches couvertures de leurs manus-
crits, qui nous offrent des images absolument de même style que ces miniatures.
C’est là un argument que nous fournit le simple bon sens; l’examen d’un très
grand nombre de pièces attribuées à des artistes byzantins nous conduirait au
même résultat. Sans parler des légendes latines gravées sur ces monuments,
légendes qui, dans la plupart des cas, indiquent une origine occidentale, il y a,
parmi les sculptures en ivoire, qui ont été attribuées en masse à des artistes