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des rois en costume de guerre de Karabéli et de Ghiaour-Kaléçi, ainsi que de
beaucoup des figures coiffées de la tiare conique à Boghaz-Keui, en particulier
des deux principaux dieux virils du bas-relief central1. Il y a là un trait propre
aux monuments de l’Asie-Mineure, et dont l’originalité reste aussi grande que
lorsque M. Perrot1 2 la signalait. Il faut probablement y voir une indication for-
melle de ce que celles de ces sculptures où l’on observe des personnages de
premier rang ainsi vêtus, bien qu’exécutées sous l’influence des Khétaou -
’Hatti = ’Hittîm septentrionaux, et à l’imitation de leurs oeuvres, ne Font pas
été par eux-mêmes, mais par d’autres peuples soumis à leur action.
Fr. LENORMANT.
MITHRA ET L’APOLLON DES MYSTÈRES
Nous n’avons pas à examiner ici ce que représentait Mithra chez les vieux
Iraniens, mais bien ce qu’il représentait quand ses mystères se propagèrent
au cœur de l’empire romain. Les monuments mithriaques avec inscriptions
latines, qui sont demeurés en assez grand nombre, l’assimilent au Soleil :
Deo Soliinvicto Mithrae est la formule adoptée dans le bas-relief du Louvre 3,
et elle se retrouve ailleurs avec la variante : Soti invicto Mithrae4. Il est
vrai que, si cette qualification ne se rencontrait qu’au datif, on pourrait croire
que, dans la pensée de ses rédacteurs, elle est adressée à Mithra comme dieu
1. C'est également de la même tunique courte
qu'est vêtu le dieu Sanda, à la tiare ornée de cornes,
dans le bas-relief d’Ibrîz , tandis que le roi qui
l’adore porte la longue robe assyrienne.
2. Mémoires cl archéologie , p. 52.
3. Publié et commenté par Lajard : Nouvelles
observ. sur le grand bas-relief milhr. de la collection
Borghèse, actuell. au Musée roy. de Paris, 1828.
4. Lajard , Monum. du culte de Mithra . pl. lxxxu.
— Voir aussi la description du Mithræum d’Ostie,
parM. C.-L. Visconti, dans les Annales de l'institut
de corresp. archéol., tome XXXV (1864).
des rois en costume de guerre de Karabéli et de Ghiaour-Kaléçi, ainsi que de
beaucoup des figures coiffées de la tiare conique à Boghaz-Keui, en particulier
des deux principaux dieux virils du bas-relief central1. Il y a là un trait propre
aux monuments de l’Asie-Mineure, et dont l’originalité reste aussi grande que
lorsque M. Perrot1 2 la signalait. Il faut probablement y voir une indication for-
melle de ce que celles de ces sculptures où l’on observe des personnages de
premier rang ainsi vêtus, bien qu’exécutées sous l’influence des Khétaou -
’Hatti = ’Hittîm septentrionaux, et à l’imitation de leurs oeuvres, ne Font pas
été par eux-mêmes, mais par d’autres peuples soumis à leur action.
Fr. LENORMANT.
MITHRA ET L’APOLLON DES MYSTÈRES
Nous n’avons pas à examiner ici ce que représentait Mithra chez les vieux
Iraniens, mais bien ce qu’il représentait quand ses mystères se propagèrent
au cœur de l’empire romain. Les monuments mithriaques avec inscriptions
latines, qui sont demeurés en assez grand nombre, l’assimilent au Soleil :
Deo Soliinvicto Mithrae est la formule adoptée dans le bas-relief du Louvre 3,
et elle se retrouve ailleurs avec la variante : Soti invicto Mithrae4. Il est
vrai que, si cette qualification ne se rencontrait qu’au datif, on pourrait croire
que, dans la pensée de ses rédacteurs, elle est adressée à Mithra comme dieu
1. C'est également de la même tunique courte
qu'est vêtu le dieu Sanda, à la tiare ornée de cornes,
dans le bas-relief d’Ibrîz , tandis que le roi qui
l’adore porte la longue robe assyrienne.
2. Mémoires cl archéologie , p. 52.
3. Publié et commenté par Lajard : Nouvelles
observ. sur le grand bas-relief milhr. de la collection
Borghèse, actuell. au Musée roy. de Paris, 1828.
4. Lajard , Monum. du culte de Mithra . pl. lxxxu.
— Voir aussi la description du Mithræum d’Ostie,
parM. C.-L. Visconti, dans les Annales de l'institut
de corresp. archéol., tome XXXV (1864).