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Courajod, Louis: Les statues d’apôtres de la Sainte-Chapelle de Paris
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.25012#0182
LES STATUES D’APOTRES
DE LA SAINTE-CHAPELLE DE PARIS
( Planche 26. )
Le Musée de sculpture comparée du Trocadéro a popularisé à l’aide du mou-
lage un grand nombre d’œuvres excellentes jusqu’ici soustraites à une étude
attentive par la place qu’elles occupent dans les édifices qu’elles décorent.
Quelques monuments, tout connus et célèbres qu’ils soient déjà, semblent
apparaître pour la première fois depuis qu’on peut se livrer sur eux à un examen
approfondi. Au premier rang de ceux-ci, on doit signaler les statues d’apôtres de
la Sainte-Chapelle de Paris, que le public est admis désormais à regarder
en pleine lumière et à portée d’une admiration raisonnée.
C’est une lamentable histoire que celle des sculptures de la Sainte-Chapelle.
Nous essayerons de la raconter, d’après des renseignements certains.
A la Sainte-Chapelle de Paris, comme dans plusieurs églises de la seconde
moitié duxme siècle, des statues d’apôtres étaient adossées aux piles intérieures
de l’édifice. Ces figures étaient exécutées en pierre de liais du plus admirable
travail et couvertes d’ornements peints et dorés, imitant de riches étoffes
rehaussées par des bordures semées de pierreries1. Protégées parle respect
attaché à l’édifice qu’elles ornaient, elles traversèrent d’abord sans accident tout
l’ancien régime. Elles trouvèrent grâce devant les fantaisies rénovatrices
du xvme siècle et surent même se faire apprécier en pleine fureur du rococo,
attendrissant, par une fortune singulière, les contemporains d’Oppenort et de
Meissonnier. « Sur les jambages ou trumeaux qui sont entre les vitraux, » dit
Piganiol2, « sont les statues des douze apôtres, d’un goût de dessin assez bon. »
I. Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné d’archi- J 2. Description historique de la ville de Paris
lecture, tome J, p. 27. I 1T6o, tome II, p. H.
DE LA SAINTE-CHAPELLE DE PARIS
( Planche 26. )
Le Musée de sculpture comparée du Trocadéro a popularisé à l’aide du mou-
lage un grand nombre d’œuvres excellentes jusqu’ici soustraites à une étude
attentive par la place qu’elles occupent dans les édifices qu’elles décorent.
Quelques monuments, tout connus et célèbres qu’ils soient déjà, semblent
apparaître pour la première fois depuis qu’on peut se livrer sur eux à un examen
approfondi. Au premier rang de ceux-ci, on doit signaler les statues d’apôtres de
la Sainte-Chapelle de Paris, que le public est admis désormais à regarder
en pleine lumière et à portée d’une admiration raisonnée.
C’est une lamentable histoire que celle des sculptures de la Sainte-Chapelle.
Nous essayerons de la raconter, d’après des renseignements certains.
A la Sainte-Chapelle de Paris, comme dans plusieurs églises de la seconde
moitié duxme siècle, des statues d’apôtres étaient adossées aux piles intérieures
de l’édifice. Ces figures étaient exécutées en pierre de liais du plus admirable
travail et couvertes d’ornements peints et dorés, imitant de riches étoffes
rehaussées par des bordures semées de pierreries1. Protégées parle respect
attaché à l’édifice qu’elles ornaient, elles traversèrent d’abord sans accident tout
l’ancien régime. Elles trouvèrent grâce devant les fantaisies rénovatrices
du xvme siècle et surent même se faire apprécier en pleine fureur du rococo,
attendrissant, par une fortune singulière, les contemporains d’Oppenort et de
Meissonnier. « Sur les jambages ou trumeaux qui sont entre les vitraux, » dit
Piganiol2, « sont les statues des douze apôtres, d’un goût de dessin assez bon. »
I. Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné d’archi- J 2. Description historique de la ville de Paris
lecture, tome J, p. 27. I 1T6o, tome II, p. H.