Gazette archéologique: revue des Musées Nationaux (8.1883)

l’une un lion, l’autre un bœuf, sur le dos desquels viennent s’appuyer les retom-
bées de l’arc, décoré de feuillages, qui forme la voussure extérieure de la baie.

Ce qui ajoute à l’intérêt de la cathédrale de Siponto, c’est que l’on sait d’une
manière positive la date de son achèvement et de sa dédicace. Elle fut consacrée
en 1117 par le pape Pascal II, qui y vint de Bénévent, où il tenait alors un con-
cile1. La construction en était terminée depuis peu. Elle avait été certainement
commencée et les plans arrêtés dès le xie siècle. Car si l’ornementation de
l’abside sent déjà l’aurore du xne siècle, les colonnes et les arcatures qui
accompagnent des deux côtés abside et portail ont un accent plus ancien.

La cathédrale de Siponto appartient d’ailleurs à cette architecture, participant
à la fois du byzantin et de l’arabe, qui régnait dans la Pouille avant que la con-
quête normande y eût introduit les influences françaises. Et un semblable
style, ^auquel se rattachent aussi la cathédrale de Canosa et le mausolée (on
dirait presque le turbeh) de Bohémond, qui y est adjacent, ainsi que certaines
parties de ]a cathédrale de Bari, ne s’est maintenu aussi franc et aussi vierge
de tout mélange, à côté des données architecturales nouvelles apportées d’au
delà des Alpes et tendant de jour en jour à le supplanter, que jusqu’aux premières
années du xne siècle.

Z.

1. Pompeo Sarnelli, Cronologia dei vescovi ed
arcivescovi Siponiini ( Manfredonia, 1680), p. 155
et s. — Ragguaglio dell’insigne evenerabile santua-

rio dell’ Arcangelo San-Michele nel Monte Gargano
in provincia di Capitanatu. (Anonyme, Naples,
1827), p. 50 et s.

Le Secrétaire de la, Rédaction, L’Administrateur Gérant,

E. BABELON.

S. COHN.